Inuk est amoureux
Carl Norac, illustrations Martine Bourre
Pastel, 12,50 €
Inuk est amoureux : dans le froid de la banquise, il le dit à tous, bêtes et gens. Mais ses amis s'esclaffent, ils trouvent que Lucy, son amoureuse, est une fille affreuse. Ils l'appellent « Bec de lièvre ». Pourtant, avec ces lèvres-là, les mots qu'elle envoie dans l'air sont les plus doux du monde. Inuk est heureux de cet amour, mais Lucy est triste, très triste. Alors Inuk a une idée. Dans des pierres à savon, il sculpte son amoureuse. Il y met tant de passion que les gens son troublés et leur regard sur Lucy change. Les sculptures révèlent sa beauté, ses bras volants, son sourire, son regard. Plus personne ne se moque. Inuk et Lucy peuvent s'aimer, se réchauffer, avoir des enfants, beaucoup d'enfants.
Cet album est un bel hommage à Johnny Inukpuk, sculpteur Inuit qui sculpta des femmes à la bouche en bec de lièvre, des femmes, qui, comme dans cet album, sont un hommage à la beauté féminine, pas celle que l'on voit au premier regard, mais celle plus profonde que l'on découvre peu à peu. Les personnages ont une vie extraordinaire et l'on perçoit le bonheur d'Inuk, les moqueries, la tendresse à travers les aquarelles de Martine Bourre qui accompagnent merveilleusement le texte.
Annie Falzini
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Les grenouilles Samouraïs de l'étang des Genji
Dès qu'il rentre du collège, Paul part dans la nature ardéchoise, seule capable de lui faire oublier les heures d'ennui et d'humiliation. Peque, Pequenaud, il ne lui était pas venu à l'idée que le métier de son père puisse être objet de mépris. Heureusement, il va peu à peu sortir de sa solitude grâce à Aïssata, la jolie guinéene avec qui il se lie d'amitié.
Agathe vit à Lyon depuis deux mois, elle est inscrite en fac d'histoire et est amoureuse de Gilan. Elle, la franco-chinoise, se lie d'amitié avec Lucia Paz, l'équatorienne. Un soir, qui pourrait être une soirée de baby-sitting sans histoire - le bébé dort, le loft est luxueux - elle découvre dans la chambre de l'enfant la photo des parents. Agathe plonge dans l'horreur : le père, c'est lui, le taré qui l'avait prise en chasse avec sa Scénic. Et l'horreur continue quand au matin la police la réveille. L'homme a été retrouvé mort dans la cour de son immeuble. Les soupçons se portent sur Agathe, son entourage, Gilan et ses amis dealers. Agathe va devoir faire la preuve de son innocence et peut-être de celle de Gilan. Mais pourquoi maintenant qu'elle a la police sur le dos ne lui répond-il pas ? C'est là que l'amitié de Lucia Paz lui est précieuse.
Toujours je recommandais La petite marionnette, je savais que cet album était presque épuisé, mais j'avais besoin d'être sûre de ne pas en manquer. J'ai besoin de ce livre dans ma librairie parce que, toujours, quand je le présente je suis émue en le feuilletant. Grâce au talent d'une grande illustratrice, sur une page blanche, avec, juste, quelques traits de fusain, nous vivons avec ce petit garçon, ses émotions en regardant un spectacle de marionnette. Avec lui nous sommes fascinés, attendris, avec lui nous avons peur, nous fuyons... Il faut un grand talent pour, avec si peu de moyens, faire un si beau livre. Talent que nous retrouvons dans Nabil et dans Le violoniste, et bien sûr dans Ernest et Célestine, puisque Gabrielle Vincent est aussi la créatrice de ces deux personnages qui ont ému et marqué tant d'enfants. Et, miracle, ce livre est réédité, je vais pouvoir continuer à le présenter sans peur d'en manquer.
C'est l'histoire d'une petite louve adorable, Camille, douée en tout. En classe, elle est première, capable d'avoir 30 sur 20, à chat perché, elle gagne tout le temps. Ses parents sont très fiers et ses professeurs pensent qu'elle ira loin. Mais, un jour, son professeur de chasse donne un devoir qui va bouleverser sa vie : « Je fais le portrait de mon grand-père ». Or Camille n'a pas de grand-père, son père n'a pas connu le sien et celui de sa mère, on n'en parle pas. Alors, elle questionne, et comme on élude ses questions, le soir du grand rassemblement de la pleine lune auquel assistent ses parents, elle fouille dans leurs affaires et découvre de vieux journaux. On y parle de son grand-père, « l'assassin, le meurtrier de sang froid » du petit chaperon rouge. Choquée, elle se met à courir dans la forêt où elle fait d'étranges rencontres.