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l'oiseau lire - Page 41

  • Les grenouilles samouraïs

    grenouilles samourai.jpgLes grenouilles Samouraïs de l'étang des Genji

    Kazunari Hino, illustrations Takao Saitô, D'après le Heiké Monogatari, ou « le dit des Heiké »

    Picquier jeunesse, 15,50 €

    Grand-père Crapaud vit paisiblement près de l'étang des Genji. Au milieu de belles plantes et de jolies fleurs, il raconte à ses petits l'histoire trouble de la guerre entre les Genji et les Heiké, accompagnant son récit de quelques beng beng beng de cet instrument traditionnel japonais (proche du luth), le biwa. Cela se déroule dans une lointaine époque, au temps où les grenouilles portaient de chatoyants kimonos colorés et de drôles de petits chapeaux, où le Seigneur des Genji, un valeureux samouraï, régnait fièrement sur l'étang. Un mystérieux événement vient un jour déranger la vie de ces grenouilles musiciennes.

    « Un monstre aux yeux luisants

    M'a soudain saisie de sa griffe et m'a jetée par terre » se plaint madame rainette rousse.

    L'alerte est lancée et l'illustre seigneur Yoritomo exige un rapport du général Yoshinaka, qui à son tour exige un rapport. Quel est donc cet effrayant personnage qui laisse quatre empreintes dans le sol et porte une longue moustache blanche ? Un chat Heiké !

    « Au combat ! Samouraïs de l'étang, venez tous ! »

    Chevauchant une fière sauterelle et vêtu d'une tunique en feuilles de bambou, ainsi que d'un casque en coquille de noix, Yoshinaka lance son armée de dix mille grenouilles à l'assaut du bois des Heiké...mais leurs lances-pissenlits ne font pas beaucoup de tort à cet énoooorme chat Heiké. Leur force, bien sûr, c'est l'étang, et un jeune samouraï, Ushiwakamaru. Grâce à lui, le chat pris au piège sur une feuille de nénuphar trouée finira en minuscule crabe, au fond de l'étang. Des crabes que l'on nomme depuis crabes « à masque de Heiké ».

    A la fois fable et poème chanté, ce récit est inspiré de l'épopée du Heiké Monogatori, témoignage des combats entre les clans des Genji et des Heiké, qui fut interprété au XIVème siècle par des bonzes aveugles et qui eux-mêmes s'accompagnait du biwa. Dans cette fresque poétique et mouvementée, la ruse et le courage des plus petits sont portés à l'honneur, provoquant la chute des puissants. Evocation d'une bataille éternelle pour le pouvoir, cet album rythmé est aussi une ode formidable aux forces et aux richesses naturelles qui nous entourent, nature peuplée de grenouilles japonaises mignonnes à croquer...

    Laure Devisme

  • Les trésors d'Evreux

    19 & 20 Septembre : les Journées du Patrimoine à la médiathèque d'Evreux

    Une exposition de trésors "méconnus"... avec la présentation des albums de Martine Bourre et une mise en scène de trois originaux, dont un de Li Po le fou & Tou Fou le sage, l'album de Françoise Kerisel illustré par notre trésor local et bien connu !

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  • Nouvelles lectures de Louis

    Hunger Games...ou Eon, le douzième dragon...le coeur de Louis balance entre deux grands récits... 

    Voici quelques unes de ses lectures :

    gone.jpgGone, Michael Grant, Pocket jeunesse, 19 €

    Quatrième de couverture : Imaginez... En plein cours d'histoire, ils sont en train de prendre des notes quand tout à coup... plus de professeur ! Affolés, ils sortent de classe et se rendent compte qu'il n'y a plus aucun adulte. Comme s'ils s'étaient évaporés. En fait, tous les êtres humains de plus de 15 ans ont disparu. Plus incroyable encore, ceux qui restent développent des super-pouvoirs mais ils ne parviennent pas encore à les maîtriser... Cette aventure extraordinaire est arrivée à Sam, 14 ans, et à tous les enfants de la petite ville californienne de Perdido. Passé la première période d'euphorie, les enfants doivent maintenant s'organiser pour survivre. Qui va s'occuper des bébés et des malades ? Comment trouver de la nourriture ? Autant de questions vitales à résoudre en urgence ! Sam devient malgré lui l'un des responsables de l'organisation mais, bien vite, il va devoir affronter d'autres chefs de bandes, aux idées beaucoup plus sombres...

    Louis : J'ai trouvé ce livre assez intéressant (l'idée d'un monde sans adultes) mais cela manque d'originalité; c'est du déjà-vu. Les personnages sont un peu des stéréotypes même si l'auteur a fait de bons choix. Malgré tout l'histoire a un bon rythme, pleine de suspense. La fin laisse la trame en suspens. On attend la suite avec impatience ! (Si elle est aussi bien que ce premier tome...)

    je ne sais plus pourquoi je t aime.jpgJe ne sais plus pourquoi je t'aime, Gabrielle Zevin, Wiz, Albin Michel, 14 €

    Quatrième de couverture : Je suis en train de descendre l'escalier du lycée et la seconde d'après, je tombe la tête la première. Quatre années de ma vie s'effacent et à mon réveil à l'hôpital, James Larkin me sourit. Il sent la fumée de cigarette, les draps fraîchement lavés, laissés à sécher au soleil. Évidemment je tombe folle amoureuse. Je nage dans un brouillard heureux. Mais la vie ne peut pas continuer comme ça. Amnésique ou pas, il faut que je sache quel genre de fille j'étais avant. Je me lance alors dans une enquête sur moi-même. Qui es-tu vraiment, Naomi Porter ?

    Louis : C'est le livre que j'ai le moins aimé... et de très loin !! Cette histoire est étrange, certains éléments n'ont ni queue ni tête, la plupart des personnages sont moyennement réussis et l'héroïne est vraiment nunuche. De plus comment peut-on être amnésique et oublier quatre ans de sa vie en tombant dans des escaliers ? Il faut vraiment ne pas être dégourdi!! Ce livre est plus pour les filles.

    hunger games.jpgHunger Games, Suzanne Collins, Pocket jeunesse, 17,90 €

    Louis : C'est peut-être mon livre préféré : l'ambiance des Etats Unis dans le futur (mais ou il y a eu un accident et où les personnes riches ont été franchement favorisées) est parfaitement restituée et les personnages ont une personnalité et un caractère bien à eux. Et puis, le livre a une originalité bien à lui. Je trouve que ce livre mérite une suite. À conseiller aux filles et aux garçons.

     

    le cas jack spark.jpgLe cas Jack Spark, Victor Dixen, JC Gawsevitch éditeur, 21 € (à paraître)

    Louis : J'ai bien aimé ce livre et son coté "qui fait peur" comme certains éléments passés sous silence, les personnage étranges de la "colonie de vacances". On se met facilement dans la peau du personnage. Les sentiments (peur, jalousie, honte...) sont bien rendus. Une seule chose m'a gêné : la "légende" des fées, qui a été détruite par ce livre, qui disait que les fées sont des créatures malfaisantes, que ce sont des tueuses, qu'elles sont horribles... Sinon, tout est très bien.

    eon.jpgEon le douzième dragon, Alison Goodman, Gallimard jeunesse, 19 €

    Quatrième de couverture : Au coeur d'une Chine impériale mythique, Eon s'entraîne avec d'autres jeunes garçons pour être choisi comme apprenti par l'un des douze dragons qui protègent le pays. Mais il porte un dangereux secret. Dans ce monde plein de fausses identités, d'alliances incertaines mais aussi d'amitiés loyales, Eon est en grand péril.

    Louis : Un excellent livre, qui ressemble effectivement au Clan des Otori. Mais il y a certaines différences comme les dragons. Le personnage est réussi. L'idée d'une jeune fille transformée en garçon, qui ne doit pas révéler son identité, qui fait partie d'un monde où il n'y a que des hommes (le conseil). C'est un très bon livre. Vivement la suite !!

  • Veux-tu être mon ami ?

    veux tu etre mon ami.jpg

    Eric Battut

    Didier Jeunesse, 12,90 €

    Un album minimaliste pour nous parler de différence et d'amitié. Souris verte est triste, les souris grises ne veulent pas d'elle pour amie, alors elle part en quête d'un ami...vert, mais la sauterelle, la grenouille, le caméléon, refusent. Heureusement l'éléphant vert accepte. Mais pourquoi est-il vert...? Que c'est bon d'avoir un ami, même s'il est gris. Des dessins tout simples aux crayons de couleurs ou à la craie pour nous compter une histoire toute simple qui ravira les petits.

    Annie Falzini

  • Sélection Dévoreurs CM1 CM2

    tolstoi un conte de fée.jpgTolstoï, un conte de fées

    Hanno, Cadet, Actes Sud Junior, 6 €

    « Depuis quelques semaines, il y a dans ma rue un SDF. Un homme qui dort dehors, quoi. Si je dis « SDF », c'est pour vous. Parce que c'est pratique : trois lettres et tout le monde comprend. Moi, j'aurais préféré « clochard ». Au moins, c'est un vrai mot. » Tout est dans la virgule du titre. Tolstoï, un conte de fées. Parce qu'on ne s'étonne pas de croire tout de suite à l'histoire de cette petite fille, qui persuade son père de prêter à Tolstoï la cabane dans le jardin de leur maison de campagne. Alors oui, c'est trop simple, Tolstoï aménage la cabane, répare le four à bois, cuit du pain pour les villageois et... oui, c'est trop beau, mais on y croit. Sauf que tout s'écroule au dernier chapitre.

    « Dans les contes, ceux qui font du mal sont souvent des êtres maléfiques, avec des têtes tordues et des rancunes de plusieurs siècles. Mais dans la vraie vie, ils sont souvent juste comme vous et moi. C'est dur à comprendre ». L'écriture d'Hanno est vive, mordante, et tendre - à la fois. Son héroïne a quelque chose de Tamara dans Adieu mes neuf ans, de Valérie Zenatti. La même ténacité à vouloir changer les choses. Avant que la réalité des grands ne vienne tout anéantir.       Madeline Roth, librairie L'Eau Vive

    envol du herisson.jpgL'envol du hérisson

    Agnès de Lestrade, Rouergue, 6,50 €

    Le père d'Eugénie a perdu son travail. Au début, tout va bien. Comme c'est un papa bricoleur, il fait tout ce qu'il ne pouvait pas faire lorsqu'il travaillait. Mais très vite, son moral baisse. Surtout quand, lors d'un entretien d'embauche, on lui fait comprendre que, passé la cinquantaine, on est vieux sur le marché du travail. Alors, il déprime. A l'école, la classe de CE2 est inscrite pour un grand concours au niveau départemental : construire un objet volant. La maîtresse souhaiterait l'aide d'un parent "bricoleur". Eugénie pense tout de suite à son père. A force de persuasion, il accepte et s'investit à fond : ils construisent un hérisson volant. La classe remporte la 2ème place et le père, un moral d'acier. Il décide de faire une formation pour devenir animateur en arts plastiques dans les centres de loisirs.

    l ami iguane.jpgL'ami iguane

    Alex Cousseau, Rouergue, 6,50 €

    Manola, la voisine du jeune narrateur vient du Mexique, elle vit en France depuis 10 ans. Le père Grinche, aux idées « moisies » et racistes, ne peut pas la supporter et encore moins son animal familier : un iguane. Aussi monte t-il tout un scénario pour accuser l'iguane d'avoir croqué le petit orteil de son fils. Il fait le tour du village pour raconter l'histoire de son fils, mais on lui rit au nez, car tous savent que Manola et son iguane (qui est herbivore) sont inoffensifs. Mais lorsque Grinche devient violent, Manola, le narrateur et l'iguane s'enfuient dans le bois sous la pluie. Mais pourquoi Manola a-t-elle peur aussi des gendarmes ??

    Un petit roman agréable, agrémenté des illustrations d'Anne-Lise Boutin, presque un petit polar, qui dénonce la bêtise et le racisme.    Annie Falzini

    Sélection commune pour les niveaux CM et 6ème :

    qui a vole mon chien.jpgQui a volé mon chien ?

    Roselyne Bertin, Heure noire, Rageot, 7,10 €

    Le roman commence par une course haletante. Un gamin, Arthur est poursuivi par deux hommes. Il fuit, il court, et ... il tombe dans une fosse, se brise le pied et essaie de se faire tout petit pour que les deux hommes qui le poursuivent ne le trouvent pas.

    Retour en arrière...Arthur rentre chez lui et Zoé, sa chienne labrador qui habituellement guette son retour est absente. Inquiet il la cherche, persuadé qu'elle ne s'est pas sauvée, le grillage est trop haut. Elle a sûrement été volée... Les vacances arrivent, il les met à profit pour parcourir le pays à vélo, avec ses deux amis, Antoine et Thomas, mais pas trace de Zoé...Antoine et Thomas, surfent sur Internet et découvrent un site qui vend des chiens de race. Arthur pense y reconnaître Zoé...Un récit palpitant, bien mené, qui séduira les jeunes lecteurs aimant les enquêtes ... et les chiens.    Annie Falzini

    histoire de clara.jpgL'histoire de Clara

    Vincent Cuvellier, illustrations de Charles Dutertre, Gallimard Giboulées, 13,50 €

    Un très beau texte illustré. Chaque chapitre est la voix d'un personnage ayant rencontré Clara. D'abord il y a la mère maternant. Elle parle à Clara et à travers ses paroles nous devinons une famille juive cachée dont Clara est le bébé, la dernière des quatre enfants. Aujourd'hui ils vont sortir, aller au parc, leur dernière journée de liberté. Lorsqu'ils rentrent, la police française est là. Le bruit, les cris, Clara est posée dans l'ascenseur, et laissée quand les policiers emmènent la famille. Puis il y a la vieille, qui trouve Clara dans l'ascenseur, puis sœur Marie Louise, puis le cousin Georges, puis le « boche » qui ne fait pas la guerre aux enfants, même juifs. Et puis il y a le chapitre de la sorcière, celui de Simon, caché dans la grange de Paulette...Tous vont essayer de sauver Clara, de lui apporter un peu de tendresse, d'amour, parfois quelques jours, un mois, deux mois, parfois plus. Et puis il y a la libération et la maison des enfants...Et dans la maison des enfants arrive Rachel. Elle revient des camps. Elle ne peut plus pleurer, à peine parler, mais elle chante à Clara la chanson que lui chantait sa maman quand elle était petite. Quand elles étaient petites.

    Un livre tendre, émouvant, sans misérabilisme. A travers le destin de Clara nous découvrons, dans la France, où régnait parfois la dénonciation, le chacun pour soi, le survivre avant tout, qu'un bébé peut attendrir et faire que des êtres très différents, peuvent tout faire pour le sauver, lui apporter un peu de tendresse, un peu d'amour. Les illustrations de Charles Dutertre accompagnent le texte en y apportant une note de fraicheur.      Annie Falzini

    les tortues de bolilanga.jpgLes tortues de Bolilanga

    Franck Prévot, Thierry Magnier, 7,50 €

    Salah, le petit frère d'Alam est mort et Alam ne peut l'accepter. Le deuil est difficile, voir impossible. Alors Nenek, son grand-père, mémoire des légendes du village, lui conte celle d'Ibou Mine, mère des anges, une mère aimante transformée à sa mort en tortue. On raconte que lorsqu'un enfant meurt, il se transforme en tortue et va la retrouver. Alam et ses amis décident de protéger les tortues et ainsi de protéger Salah, ce qui apaise Alam.

    Mais des charpentiers arrivent sur l'île, ils vont, pour le fils du gouverneur, construire des bungalows pour les touristes, or l'île appartient à Om Ari, le père de son ami Fendi, elle leur procure des noix de coco, seule ressource de la famille. Et surtout ces constructions feront disparaître les tortues. Alors pour protéger les tortues, la mémoire de Salah et lutter contre l'injustice, Alam et ses amis vont se servir de la légende pour faire fuir les charpentiers.

    Franck Prévot connaît bien l'Indonésie, son roman est inspiré de son séjour dans le village d'Alam, et l'on peut retrouver la légende d'Ibou Min dans l'album illustré par Delphine Jacquot.       Annie Falzini 

    a la fraise.jpgA la fraise

    Hélèna Villovitch, Neuf, Ecole des Loisirs, 8 €

    David décrète, un matin, qu'il s'appellerait dorénavant Georges. Cela bouleverse sa vie pour différentes raisons : son père lui annonce alors qu'il s'appelle Hugh Grant, sa mère Madonna.

    A l'école, il se lie d'amitié avec Anesthésie, qu'il n'appréciait pas particulièrement, et l'invite chez lui pour faire leurs leçons. Lorsqu'ils ont fini, ils décident de dessiner et commencent par les amis de David : ils leur rajoutent quelques éléments d'animaux. Le lendemain, à l'école, ils ont la désagréable surprise de voir que leurs amis se sont transformés en animaux. Le processus continue jusqu'à ce que la remplaçante de la maîtresse se voit attribuer un long cou de girafe et la poche d'un kangourou. Comment arrêter le processus ? Ils décident tous d'aller voir leur institutrice en cure de sommeil à l'hôpital. Grâce à leurs efforts conjugués, tout va peu à peu rentrer dans les normes ou à peu près.

    Un roman facile à lire où rire et fantastique se mêlent étrangement. La fin est peut-être un peu tirée par les cheveux mais ce roman est rafraîchissant, charmant et original.      Anne Marie Haloche, bibliothécaire

     

     

     

  • Sélection Dévoreurs 6ème

    demain la lune.jpgDemain la lune

    Cécile Roumiguière, Chapitre, Seuil, 8 €

    L'été 69. L'été où tout semblait possible, où les rêves de chacun se conjuguaient avec les premiers pas de l'homme sur la lune. Seulement, cet été-là démarre beaucoup moins bien pour Michel et Liliane, dont les parents viennent de se séparer. Et même si leurs parents ont su leur expliquer et leur faire comprendre que c'est mieux ainsi, Michel va éprouver beaucoup de difficulté à grandir avec tout ça.

    Leur histoire nous est racontée au moment où ils partent rejoindre leur père dans un camping à côté de Montpellier. Et même si la distance les dérange un peu, car ils vont se retrouver bien loin de leur Bretagne natale, ils vont vite découvrir le petit trésor qui les attend. Liliane de son côté va tomber sur un Charlie qui va lui permettre de s'évader loin de tout ça. Michel quant à lui va faire la connaissance de Corinne, une fille de son âge qui va partager avec lui les meilleurs endroits à découvrir dans le coin (c'est d'ailleurs une vraie experte de la pêche à l'anguille). Tout ce petit monde va vivre au rythme de ces deux astronautes qui vont fouler le sol de la lune pour la première fois...

    Un très joli roman qui se lit d'une traite, bordé d'humour et de malice, avec des personnages attachants, qui nous dépeignent un été plein de rêves, plein d'espoir, dans ce qu'il a de plus universel :)         Jean Pichinoty, La Soupe de l'Espace

    2 pouces et demi.jpg2 pouces et demi

    Thomas Lavachery, Bayard, 9,90 €

    XVIII eme siècle, Emmanuel Denef est un portraitiste reconnu mais laid. Il ne veut imposer sa laideur à aucune femme, pourtant il rêve d'un enfant.

    Erudit, grand lecteur, il sait que les alchimistes ont su créer la vie. Il achète à prix d'or de vieux grimoires, installe un laboratoire dans sa cave et réussit à créer des « Ombres », mais celles-ci se comportent d'avantage comme des animaux de compagnie que comme des êtres humains, ce n'est pas ce qu'il cherche. C'est un homuncule qu'il veut créer,  il s'en sait incapable, mais le renoncement n'est pas dans son caractère. En Italie vit Guido Spaziano, le dernier des grands alchimistes, c'est vers lui que se tourne Emmanuel. De leurs efforts, de leur amitié naîtra : Gilles, un homuncule de 2 pouces et demi. Celui-ci se révèle d'abords un insupportable gamin, jouant des tours pendables à ses créateurs. Et puis subitement il s'assagit, se prend de passion pour la lecture et se montre d'une intelligence remarquable. Puis Emmanuel  rentre avec Gilles à Bruxelles où il reprend son métier, prenant bien garde de dissimuler la présence de Gilles à ses côtés. Avant de s'éteindre il lui aménagera un appartement dont la présence est insoupçonnable. A  sa mort Gilles reste seul avec ses sœurs : les Ombres. Au fil des années la maison passe de mains en mains sans que ses habitants ne décèlent leur  présence. Gilles vit très mal sa solitude et, souvent, il maudit son père, qui égoïstement n'a pas songé à lui créer un compagnon. C'est un combat contre des frelons géants qui va lui redonner le goût de vivre.

    Thomas Lavachery a su se détacher (comme dans Bjorn le Morphir) de tous ces romans fantastiques qui se ressemblent, il faut bien le dire, tous un peu, pour nous livrer un roman qui parle des alchimistes et de la création de la vie : Gilles, un être de 2 pouces et demi, surdoué, mais si proche de nous qu'il touchera, je l'espère,  ses lecteurs.   Annie Falzini

    amour en cage.jpg

    L'amour en cage

    Maryvonne Rippert, Chapitre, Seuil, 7,50 €

    Dès qu'il rentre du collège, Paul part dans la nature ardéchoise, seule capable de lui faire oublier les heures d'ennui et d'humiliation du collège. Peque, Péquenaud, il ne lui était pas venu à l'idée que le métier de son père, agriculteur, puisse être l'objet de mépris. Heureusement, il va peu à peu sortir de sa solitude grâce à Aïssata, la jolie guinéenne avec qui il se lie d'amitié.

    Et il y a Nanah, l'oisillon recueilli par Paul qui va devenir une pie jacassante, espiègle et affectueuse. Mais une pie c'est fait pour vivre libre. Paul est confronté à un cas de conscience, comme Sylvain l'amoureux de Lisa, sa grande sœur, qui ne veut pas la laisser partir faire des études d'infirmière, le métier qui la rendrait heureuse. Et Aïssata lui annonce son départ pour l'Afrique : c'est un déchirement pour Paul.

    Un roman bien écrit, agréable à lire, qui sous couvert de roman animalier aborde des problèmes susceptibles de toucher les jeunes lecteurs.  Annie Falzini

     Sélection commune pour les niveaux CM et 6ème :

    qui a vole mon chien.jpgQui a volé mon chien ?

     Roselyne Bertin, Heure noire, Rageot, 7,10 €

    Le roman commence par une course haletante. Un gamin, Arthur est poursuivi par deux hommes. Il fuit, il court, et ... il tombe dans une fosse, se brise le pied et essaie de se faire tout petit pour que les deux hommes qui le poursuivent ne le trouvent pas.

    Retour en arrière...Arthur rentre chez lui et Zoé, sa chienne labrador qui habituellement guette son retour est absente. Inquiet il la cherche, persuadé qu'elle ne s'est pas sauvée, le grillage est trop haut. Elle a sûrement été volée... Les vacances arrivent, il les met à profit pour parcourir le pays à vélo, avec ses deux amis, Antoine et Thomas, mais pas trace de Zoé...Antoine et Thomas, surfent sur Internet et découvrent un site qui vend des chiens de race. Arthur pense y reconnaître Zoé...Un récit palpitant, bien mené, qui séduira les jeunes lecteurs aimant les enquêtes ... et les chiens.    Annie Falzini

    histoire de clara.jpgL'histoire de Clara

    Vincent Cuvellier, illustrations de Charles Dutertre,

    Gallimard Giboulées, 13,50 €

    Un très beau texte illustré. Chaque chapitre est la voix d'un personnage ayant rencontré Clara. D'abord il y a la mère maternant. Elle parle à Clara et à travers ses paroles nous devinons une famille juive cachée dont Clara est le bébé, la dernière des quatre enfants. Aujourd'hui ils vont sortir, aller au parc, leur dernière journée de liberté. Lorsqu'ils rentrent, la police française est là. Le bruit, les cris, Clara est posée dans l'ascenseur, et laissée quand les policiers emmènent la famille. Puis il y a la vieille, qui trouve Clara dans l'ascenseur, puis sœur Marie Louise, puis le cousin Georges, puis le « boche » qui ne fait pas la guerre aux enfants, même juifs. Et puis il y a le chapitre de la sorcière, celui de Simon, caché dans la grange de Paulette...Tous vont essayer de sauver Clara, de lui apporter un peu de tendresse, d'amour, parfois quelques jours, un mois, deux mois, parfois plus. Et puis il y a la libération et la maison des enfants...Et dans la maison des enfants arrive Rachel. Elle revient des camps. Elle ne peut plus pleurer, à peine parler, mais elle chante à Clara la chanson que lui chantait sa maman quand elle était petite. Quand elles étaient petites.

    Un livre tendre, émouvant, sans misérabilisme. A travers le destin de Clara nous découvrons, dans la France, où régnait parfois la dénonciation, le chacun pour soi, le survivre avant tout, qu'un bébé peut attendrir et faire que des êtres très différents, peuvent tout faire pour le sauver, lui apporter un peu de tendresse, un peu d'amour. Les illustrations de Charles Dutertre accompagnent le texte en y apportant une note de fraicheur.    Annie Falzini

    les tortues de bolilanga.jpgLes tortues de Bolilanga

    Franck Prévot, Thierry Magnier, 7,50 €

    Salah, le petit frère d'Alam est mort et Alam ne peut l'accepter. Le deuil est difficile, voir impossible. Alors Nenek, son grand-père, mémoire des légendes du village, lui conte celle d'Ibou Mine, mère des anges, une mère aimante transformée à sa mort en tortue. On raconte que lorsqu'un enfant meurt, il se transforme en tortue et va la retrouver. Alam et ses amis décident de protéger les tortues  et ainsi de protéger Salah, ce qui apaise Alam.

    Mais des charpentiers arrivent sur l'île, ils vont pour le fils du gouverneur construire des bungalows pour les touristes , hors l'île appartient à Om Ari, le père de son ami Fendi, elle leur procure des noix de coco, seule ressource de la famille. Et surtout ces constructions feront disparaître les tortues. Alors pour protéger les tortues, la mémoire de Salah et lutter contre l'injustice, Alam et ses amis vont se servir de la légende pour faire fuir les charpentiers.

    Franck Prévot connaît bien l'Indonésie, son roman est inspiré de son séjour dans le village d'Alam, et l'on peut retrouver la légende d'Ibou Min dans l'album illustré par Delphine Jacquot.    Annie Falzini

    a la fraise.jpgA la fraise

    Hélèna Villovitch, Neuf, Ecole des Loisirs, 8 €

    David décrète, un matin, qu'il s'appellerait dorénavant Georges. Cela bouleverse sa vie pour différentes raisons : son père lui annonce alors qu'il s'appelle Hugh Grant, sa mère Madonna.

    A l'école, il se lie d'amitié avec Anesthésie, qu'il n'appréciait pas particulièrement, et l'invite chez lui pour faire leurs leçons. Lorsqu'ils ont fini, ils décident de dessiner et commencent par les amis de David : ils leur rajoutent quelques éléments d'animaux. Le lendemain, à l'école, ils ont la désagréable surprise de voir que leurs amis se sont transformés en animaux. Le processus continue jusqu'à ce que la remplaçante de la maîtresse se voit attribuer un long cou de girafe et la poche d'un kangourou. Comment arrêter le processus ? Ils décident tous d'aller voir leur institutrice en cure de sommeil à l'hôpital. Grâce à leurs efforts conjugués, tout va peu à peu rentrer dans les normes ou à peu près.

    Un roman facile à lire où rire et fantastique se mêlent étrangement. La fin est peut-être un peu tirée par les cheveux mais ce roman est rafraîchissant, charmant et original.    Anne-Marie Haloche, bibliothécaire

  • Sélection Dévoreurs 5e 4e

    meto 1.jpgMéto, tome 1 : La Maison

    Yves Grevet, Syros, 14,90 €

    La Maison ? Un internat coupé du monde, sur une île volcanique, où vivent soixante-quatre garçons aux prénoms latins, répartis en quatre classes d'âges codées par des couleurs. Méto appartient au groupe des Rouges, les plus âgés. Le petit Crassus, arrivé après l'expulsion de Quintus devenu trop vieux, est confié à Méto, qui sera pendant quelques semaines son tuteur et mentor. En même temps que Crassus, le lecteur découvre les règlements innombrables qui régissent, du lever au coucher, chaque instant du quotidien de ces garçons.

    Encadrés par des surveillants inflexibles (les César), menacés de châtiments corporels, ces enfants et jeunes adolescents ont pour seul exutoire l'inche, jeu collectif particulièrement violent et dangereux, apprécié pourtant de tous parce qu'il libère les tensions. Dans le cadre de leur formation, les exercices physiques occupent une place essentielle. Nul n'a conservé de souvenirs de sa vie antérieure, nul ne connaît son âge, non plus qu'il ne sait ce qu'il deviendra après avoir quitté le groupe des Rouges. Méto, lui, s'interroge : quelle est la finalité de la Maison ? qui donc la dirige ? à quoi les destine-t-on ? les soldats monstrueux qui interviennent ponctuellement sont-ils encore des êtres humains ? comment obtenir réponse à ces questions ? une révolte est-elle seulement possible ?

    L'univers oppressant du roman s'appuie-t-il chez l'auteur sur des souvenirs d'internat ? On devine en tout cas que la psychologie de ses personnages et leur comportement en groupe sont nourris de son expérience d'enseignant. Évitant tout angélisme, Yves Grevet fait de l'insurrection des garçons un récit réaliste, qui n'en occulte ni les errements ni les dérives (faisant ainsi songer parfois à Sa Majesté des mouches de William Golding). Inquiet, intelligent, droit et mesuré, Méto, dont le prénom d'origine grecque tranche avec ceux des autres garçons, réussit à tempérer les débordements des leaders. Mais les représailles s'organisent et bientôt il faudra fuir. Voilà un roman passionnant, riche et bien construit, à l'écriture efficace : vivement la suite !     Thomas Savary, librairie Voyelles

    il y avait un garcon de mon age.jpgIl y avait un garçon de mon âge juste au-dessus de chez nous

    Tania Sollogoub, Medium, Ecole des Loisirs, 9 €

    Jacques est un jeune garçon fasciné par les pays froids. Solitaire, il vit dans une famille où il est un fils unique choyé. Un jour, Anton débarque dans sa vie. Jacques trouve en lui son double et son équilibre. Hélas, au bout de deux ans, Anton part retrouver ses parents en Russie. (C'est la version officielle donnée à Jacques.) En réalité la vie en France devenait trop dangereuse pour Anton qui était sans-papiers. Quand Jacques découvre la vérité sur son ami, c'est un choc mais le départ de son ami lui laisse un terrible sentiment de manque. Par chance, comprenant l'importance de cette amitié pour son fils, la mère de Jacques décide de lui offre pour son anniversaire un voyage en Russie. Tous deux partent à la recherche de l'ami disparu dans un pays aussi vaste que déconcertant. Réussiront-ils à retrouver Anton ? Cela s'annonce très difficile car ils n'ont que très peu d'informations. Jacques découvrira alors une Russie tout autre que ce qu'il rêvait, notamment la dure réalité que peut vivre son ami.

    Ce livre nous fait voyager dans un pays étonnant. La quête de Jacques et sa mère, les rencontres et situations qu'ils vivent font découvrir au lecteur différents visages de la société russe. Le thème de l'amitié et des différences culturelles est au centre du récit. L''amitié est présentée comme un idéal qui n'exclut pas pour autant les difficultés relationnelles (secrets et mensonges d'Anton). En arrière-fond, le contexte familial de Jacques donne également à réfléchir sur la complexité des sentiments qui unissent cette famille.

    Christelle Rose, bibliothécaire, Bibliothèque Départementale

    sayonara samourai.jpgSayonara Samouraï

    Julia Billet, Karactères, Seuil, 8,50 €

    Ismaël est un garçon enjoué et sportif. A 14 ans, il est passionné par la culture nipponne, les arts martiaux et la pensée zen. Le samouraÏ est une figure qu'il admire, et atteindre un tel niveau de sagesse est un but en soi, pour lui et ses quatre amis. Il forme avec eux une bande, un clan, dans lequel tous partagent le même engouement. Ils se promettent une amitié et une fidélité sans écart.

    Peu de temps après avoir obtenu la ceinture marron de judo, Ismaël n'est plus le même. Au fil des jours il s'affaiblit, a des douleurs inexpliquées. Le diagnostic dépasse toutes les inquiétudes : il est atteint d'un cancer. Il accepte cette nouvelle comme un challenge, il va devoir affronter cet épreuve avec la force du samouraï qu'il veut devenir, entouré de ses copains Driss, Alain, Tonio et Arthur. Tout change un peu autour de lui. La soeur d'Ismaël, alliée de sang et de coeur, lui fera la plus belle fête d'anniversaire jamais imaginée. Grâce au garçon hospitalisé, Monsieur Albert le gardien du stade que les adolescents regardaient d'un oeil moqueur parviendra à surmonter sa peur d'adulte et trouvera la force et à nouveau le bonheur de sortir de chez lui.

    Ponctué de petits contes zen qu'Ismaël transmet à ses amis, ce roman est admirablement scénarisé, autour de personnages-clés qui rendent hommage à la relation fragile entre l'adolescent et l'adulte, et où l'on sent la distance que parvient à prendre Ismaël avec sa maladie.  Promesse tenue pour Julia Billet : ce livre, fruit d'une rencontre avec un réel samouraï est aussi une façon de le remercier pour son courage. A nous de remercier Julia Billet pour cette histoire contée avec émotion, qui en fait un roman frappant de justesse, extrêmement fort et touchant.      Laure Devisme, librairie l'Oiseau lire

    operation phenix.jpgOpération Phénix

    Franck Krebs, Gallimard, 15 €

    Quatre grands adolescents « prélevés » à leur environnement, à Paris, à Londres, à Pékin, à New York, pour être enrôlés dans l'Opération Phénix. Après une intervention chirurgicale qui les dote de nanotechnologies, ils sont prêts à partir à la recherche des douze crânes de cristal qui donneront à leur détenteur une puissance à nulle autre pareille. Alan, Anna, Miguel et David ont été « prélevés » par le SPS 666 parce qu'ils ont tous les quatre un lien avec ces crânes mais ils ne sont pas les seuls sur le coup et ne sont même pas sûrs d'être dans le bon camp...Qui est le SPS 666 et quel est son rôle exactement ? Qui des Américains ou des Chinois les auront les premiers ?

    Un roman efficace et prenant, construit comme une série télé avec des épisodes très courts, un personnage ou deux par chapitre et une petite illustration représentant le personnage. Tout est fait pour embarquer le lecteur et le tenir en haleine et ça marche !    Cathy, bibliothécaire, Vernon

    naira et les cavaliers noirs.jpgNaïra et les cavaliers noirs

    Sylvie Fournout, Chapitre, Seuil jeunesse, 9,50 €

    Naïra vit dans le désert auprès de ses parents et de sa chèvre. Ceux-ci s'absentent afin de prendre possession d'un héritage auprès du fleuve. Après une tornade, elle recueille un jeune homme blessé qu'elle croit perdu. Celui-ci porte un anneau d'or. Il s'appelle Souleymane et c'est le fils du roi renversé par son frère. Ce jeune homme est recherché par les Cavaliers noirs à la solde du frère du roi.. Lorsque ceux-ci viennent la visiter, elle leur ment. De nouveau, ils reviennent. Le jeune homme qu'elle a accueilli va se cacher. Mais les terribles cavaliers remarquent un tissu qui n'a pas fini de brûler dans le feu. Naïra leur échappe de peu en se cachant dans une de ses cachettes secrètes situées près du puits. De rage, les cavaliers noirs détruisent tout ce qu'il y a dans la maison. Naïra et le jeune homme sont obligés de fuir à travers le désert pour regagner le fleuve. De nombreuses aventures les attendent.

    Roman d'aventures passionnant avec de nombreux rebondissement, des personnages bien campés qui nous restitue avec brio l'ambiance du désert, le silence, les odeurs et les couleurs. Amour et amitié sont également au rendez-vous.   Anne-Marie Haloche, Bibliothécaire

    les signatures du hasard.jpgLes signatures du hasard

    Hubert Ben Kemoun, Karactère(s), Seuil, 8,50 €

    Annabelle a 15 ans, c'est une jeune fille en mal d'amoureux qui croit beaucoup aux signes du hasard...

    Et la journée n'a pas très bien commencé pour elle : lors d'une séance au cinéma, Francis l'a rejetée pour se jeter dans les bras de son amie Colline. Attristée par cette situation, Annabelle quitte le cinéma à la moitié du film et erre dans les rues de Nantes, l'âme en peine. Son regard est bientôt attiré par Cybèle, joli mannequin de rue, qui se produit déguisée en sirène dans une des fontaines de la ville. Voyant dans la sonorité de leurs 2 prénoms un signe positif du destin et pensant avoir trouvé une grande sœur, Annabelle décide d'attendre la fin de son show et de la suivre... Mais Cybèle n'a pas que des amis bien intentionnés dans son entourage et ce qui était jusqu'à maintenant une mauvaise journée devient la plus horrible des journées pour les 2 jeunes filles. Un récit  palpitant construit en 15 chapitres, chaque chapitre étant narré par un des 5 principaux protagonistes de l'histoire. Un roman au style direct, au suspens bien mené et mêlant habilement l'alternance des points de vue. Bravo !      Alexandra, bibliothécaire

    le violoncelle poilu.jpgLe violoncelle poilu

    Hervé Mestron, Tempo, Syros, 5,90 €

    Dans ce court recueil, trois nouvelles sont consacrées à la première guerre mondiale. C'est d'abord à travers le regard d'un violoncelle que nous découvrons le front. Il accompagne Maurice, musicien dans la vie civile, et partage avec lui ses souffrances comme un ami fidèle. Rapidement, la belle caisse de bois verni se dégrade, souffre de la lourde musique des bombardements et de l'humiliation des réparations de fortune, mais garde à cœur de réconforter le soldat pendant les veillées. Loin des concerts raffinés qu'il a connus, l'instrument prend alors  plus que jamais conscience que son âme est liée à celle de celui qui joue.

    Dans la deuxième nouvelle, Bruno, jeune garçon au chevet de son grand-père malade, découvre en transcrivant ses souvenirs, que celui-ci a été un petit « Boche », haï par un village entier pour avoir été le fruit d'un amour sincère entre une Française et un soldat ennemi. Le vieil homme avoue pourquoi, rejeté, privé d'une relation aimante avec son père, il s'est montré distant et maladroit avec son propre fils. Bruno comprend alors comment la violence de la guerre peut briser les relations affectives sur plusieurs générations. Enfin, un vieux fusil fatigué, exposé dans la vitrine d'un musée, livre non sans humour sa gêne d'être scruté quotidiennement comme un tueur, et sa peur d'être sorti à l'occasion d'une reconstitution de tir, à côté d'armes contemporaines qui pourraient être ses petites filles...

    Plus que de fournir des récits circonstanciés sur 1914-1918, ce recueil se propose d'explorer les souffrances universelles, tant physiques que psychologiques, qui marquent tout conflit armé. Si l'objet occupe dans le texte une place si importante, c'est que son regard, forcément pratique, mais non dénué de sensibilité, invite à se demander en quoi consiste finalement le plus absurde : donner la parole à l'inanimé, ou faire taire l'humain par la violence? La prose, très accessible, permet divers degrés de lecture et fait tour à tour sourire ou s'émouvoir. Ces histoires ont été créées en 2007 à l'occasion d'une résidence d'auteur à l'Historial de la Grande Guerre dans la Somme.      Magali Lemaire, bibliothécaire

     

  • Sélection Dévoreurs 3ème

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    Le temps des miracles

    Anne Laure Bondoux,  Bayard,  8,90 €

    Blaise va peut-être enfin retrouver celle qu'il aime, celle qui l'a élevé : Gloria Bohème. Il se souvient de ce qu'elle lui racontait le soir, comment elle l'avait trouvé dans un train qui brûlait à la suite d'un attentat, et comment ils avaient du fuir le Caucase en guerre. Il nous raconte les rencontres, les amitiés, mais aussi la faim, la peur, auprès d'une Gloria toujours présente, toujours aimante pour lui éviter d'attraper « un désespoir ». Et l'espoir c'est, au bout du chemin, la France, le pays de Koumail.

    Littérature pour ados, littérature pour adultes ? Ce n'est pas le dernier roman d'Anne Laure Bondoux qui nous donnera la réponse car Le temps des miracles est un roman pour tous ceux qui aiment la littérature. C'est un grand livre, un roman qui, comme Les larmes de l'assassin, vous accompagnera longtemps, que vous ne pourrez oublier.

    Anne laure Bondoux a été bercée par la poésie. Dans une rencontre avec ses lecteurs, elle expliquait que Les larmes de l'assassin lui avaient été inspirées par un poème de Prévert que lui lisait son père. Cette fois, ce sont deux poèmes de Blaise Cendrars qui sont la source du Temps des miracles. Espérons qu'il y ait encore beaucoup de poèmes dans la mémoire d'Anne Laure Bondoux. Annie Falzini

     

    l age d ange.jpgL'âge d'ange

    Anne Percin, Medium, Ecole des Loisirs, 8 €

    Nous sommes dans un lycée huppé du Luxembourg. Quelques élèves de milieux défavorisés sont intégrés -en théorie- à ce lycée. La narratrice Anja parle au passé d'un garçon qu'elle a bien connu et aimé, Tadeusz. Anja est une jeune fille très masculine et très timide qui a une passion, le Grec. Cette passion lui permet d'exister car pour sa famille, elle est inexistante. Elle passe son temps à la bibliothèque à regarder un livre : Les amoureux des dieux et des héros.

    Un jour, ce livre a disparu. Elle remarque en classe que Tadeusz a le livre en main. Elle l'observe discrètement et va, peu à peu, s'attacher à lui. Ils vont devenir amis. Un jour, elle le raccompagne chez lui. En route, ils sont agressés et Anja a le front fendu. Elle a été prise pour un garçon et ils ont été agressés pour le fait qu'ils étaient deux garçons ensemble. Anja demande à Tadeusz s'il l'aime. Il lui fait alors comprendre qu'il est homosexuel et qu'elle est son amie et non son amoureuse. Au fur et à mesure du roman, on va vers le drame. Tadeusz va mourir, victime de l'homophobie.

    Très beau roman tout en pudeur sur le thème de l'homosexualité qui condamne l'injustice et l'homophobie. C'est en même temps un beau récit d'amitié.    Anne-Marie Haloche, bibliothécaire

     

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    L'empire invisible

    Jérome Noirez, Courants noirs, Gulf Stream, 12,50 €

    Ce roman nous plonge dans l'horreur de l'esclavage en Caroline du sud en 1858. La riche famille Wingard possède des champs de coton dans lesquels travaillent du lever au coucher du soleil les esclaves noirs. Peu nourris, ils triment sous un soleil implacable. Les Wingard ne sont pas pire que les autres planteurs et Clara Walker supporte cette vie sans se rebeller, jusqu'au jour où de mystérieux cavaliers tuent son père. Non, elle ne suivra pas ses préceptes. Non, elle ne pardonnera pas, elle le vengera. Ces hommes elle les connaît, et c'est à Aaron, un ancien esclave, un être pour qui tuer ne pose aucun problème, qu'elle confiera cette besogne. La violence, la mort, s'installent sur la plantation. Tempête et tornade vont tout laver, les Wingard seront ruinés. Clara oubliera sa haine pour partir...vers la liberté, peut-être.

    Ce roman est paru avant l'élection d'Obama, ce n'est donc pas un roman de circonstance, mais un roman fort sur l'esclavage. On s'attache aux personnages, même madame Wingard est pathétique. Un regret, son titre, sa couverture, peuvent l'assimiler à un roman fantastique.       Annie Falzini

     

     

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    Le chagrin du roi mort

    Jean-Claude Mourlevat, Gallimard, 16 €

    Dans un contexte historique et géographique difficile à situer mais que l'on pourrait comparer à l'Islande, le vieux roi Holund est mort. Aleks et Brisco sont deux frères jumeaux qui vivent à Petite Terre, et qui grandissent paisiblement dans ce petit royaume. Loin de là, le neveu du roi, Guerolf, complote déjà pour prendre le pouvoir. Un jour où les deux enfants se rendent à la bibliothèque royale, Brisco se fait brutalement enlever. De nombreuses années vont s'écouler, et les deux frères grandir séparément. Leur destinée rejoindra celle de Guerolf, au cours d'une guerre fratricide et implacable.

    Difficile à résumer, car je ne voudrais pas trop vous en dire, mais sachez juste que c'est absolument sublime. Jean-Claude Mourlevat m'émerveille : tant de bonté d'âme, tant de générosité à notre égard, tant d'humanité ! C'est incroyable de vérité, de justesse, et pourtant ça ne manque jamais de rythme ni de densité. L'émotion est toujours là, bien présente, elle vient nous réchauffer dans ces immenses contrées glacées. Je crois que ce qui me plaît par-dessus tout chez lui, c'est cette capacité à se renouveler pour nous délivrer des histoires d'hommes et de femmes dont l'humanité nous pousse à nous poser de vraies questions, sur notre condition et notre existence.

    Alors si comme moi vous aimez le Chagrin du roi mort et la merveilleuse écriture de ce grand monsieur (qui a toujours su garder son âme d'enfant, parce qu'il comprend les enfants tellement bien), n'hésitez pas à vous rendre sur son site, et à lui écrire tout le bien que vous pensez de son travail. Un grand merci à vous, monsieur Mourlevat, de nous offrir de tels moments...     Jean Pichinoty, librairie La Soupe de l'Espace

    l attrape reves.jpgL'attrape-rêves

    Xavier-Laurent Petit, Medium, L'école des loisirs, 10,50€

    Une vallée boisée et isolée des Etats Unis. Au collège, il y a ceux de la haute vallée, les bouseux, les sauvages et ceux de la ville, ils ne se mélangent pas. Ceux de la vallée ont tous un père qui travaille à la scierie et dès qu'ils pourront quitter le collège, les garçons eux aussi y travailleront, quand aux filles...Seule Louise veut continuer ses études, M.Harrison, son prof de littérature lui a donné le goût des livres, de la poésie et de l'étude, mais il faudra convaincre son père.

    Un nouveau venu au collège, Chem  qui arrive d'on ne sait où, va cristalliser les instincts brutaux des meneurs de la communauté. Louise est partagée entre sa fidélité au groupe et son amitié, son amour pour Chem. La fermeture de la scierie va exacerber les conflits et le désarroi des habitants. Aussi quand des ingénieurs arrivent et font miroiter aux habitants, travail, argent, maisons luxueuses si ils acceptent la construction d'un barrage, seule Dolorès et Chem comprennent ce que cela représente. Mais Dolorès est malade et n'a pas la force de lutter, Chem lui fera tout pour retarder le chantier.

    Xavier-Laurent Petit aborde dans ce roman les problèmes de notre monde en les faisant vivre par des adolescents auxquels les lecteurs pourront s'identifier.        Annie Falzini

    de chaque cote des cimes.jpgDe chaque côté des cimes

    Claire Mazard, Karactère(s), Seuil, 9 €

    Au Zanskar qu'on appelle « le petit Tibet » en plein cœur de l'Himalaya vivent deux jeunes filles. Celles-ci sont très amies et sont inséparables. Le poids des traditions étant très présent, le destin de chacune est tracé : elles devront normalement être enlevées par la famille de leur mari et vivre dans cette famille.

    Ces deux jeunes filles vivent leur vie, pour le moment, auprès de leur famille, une vie rythmée par les saisons. Dahoé rêve d'aller à l'école et ne souhaite pas se marier. Quant à Namkha, elle ne dit rien mais elle est secrètement amoureuse. A l'âge du mariage, Namkha quitte le village et se marie. Dahoé, quant à elle, refuse cet état de fait. Elle veut étudier et pour cela être nonne de l'autre côté des montagnes. Elle réussit très facilement à convaincre sa mère, elle reçoit l'aide de sa tante nonne, sœur de sa mère et d'un oncle moine, frère de son père. Il lui faut maintenant l'accord de son père qu'elle finit par recevoir. Et même son père va plus loin : il va accompagner le « tchadar » qu'il n'effectuait plus pour y avoir vu mourir son meilleur ami (voyage qu'effectuent les hommes sur le fleuve glacé afin de vendre leurs marchandises et d'en ramener d'autres). Il va ainsi mener sa fille de l'autre côté des montagnes.

    Ce roman est passionnant pour diverses raisons : sa thématique de la condition féminine, l'amitié entre les deux jeunes filles mais aussi l'affection entre les autres personnages, les difficiles conditions de vie dans cette partie du monde, l'aventure du tchadar. De très belles descriptions parsèment ce récit. Les destins des 2 jeunes filles sont finalement très contrastés.

    Un très beau récit sensible et  dépaysant. On le quitte à regret.        Anne-Marie Haloche, bibiothécaire

      

    mon amour kalachnikov.jpgMon amour kalachnikov

    Sylvie Deshors, Rouergue doAdo noir, 12,50 €

    Agathe vit à Lyon depuis deux mois elle est inscrite en fac d'histoire et est amoureuse de Gilan. Elle, la franco-chinoise, se lie d'amitié avec Lucia Paz l'équatorienne. Un soir, qui pourrait être une soirée de baby-sitting sans histoire - le bébé dort, le loft est luxueux -, elle trouve dans la chambre de l'enfant une photo des parents qui la plonge dans l'horreur. Le père, c'est lui, le taré qui l'avait prise en chasse avec sa Scénic. Et l'horreur continue quand au matin la police la réveille. L'homme a été retrouvé mort dans la cour de son immeuble. Les soupçons se portent sur Agathe, son entourage, Gilan et ses amis dealers. Agathe va devoir faire la preuve de son innocence et peut-être de celle de Gilan. Mais pourquoi maintenant qu'elle a la police sur le dos ne lui répond-il pas ? C'est là que l'amitié de Lucia Paz lui est précieuse.

    Un bon polar, les personnages sont bien campés et attachants. On découvre un peu de la ville de Lyon, ses quartiers, ses habitants, ses étudiants, jeunes trafiquants, immigrants chinois et arrivistes exploitant les sans-papiers.         Annie Falzini

     

     

     

  • Charte des dévoreurs de livres

    LES DEVOREURS DE LIVRES

    Charte

     

    • Article 1. Ce prix est ouvert aux élèves et aux jeunes de 9 à 16 ans (CM à 3è).
    • Article 2. Trois listes d'au moins 7 romans récents d'auteurs français sont constituées par des professionnels du livre (bibliothécaires, libraires, enseignants et inspecteurs de l'Education Nationale), chacune des listes correspondant à un niveau, soit CM-6è, 5è-4è et 3è. La liste CM - 6è comprend 4 romans communs et 3 romans spécifiques soit au niveau CM, soit au niveau 6è.
    • Article 3. Ce prix reçoit le soutien financier du Conseil Général de l'Eure, des villes d'Evreux, Vernon, Bernay, Louviers, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Haute-Normandie, de l'Inspection Académique de l'Eure et de la délégation académique à l'Action Culturelle du Rectorat de Rouen.
    • Article 4. Les classes désireuses de participer au Prix s'inscrivent auprès de la DVS 1 de l'Inspection Académique, les candidats individuels peuvent le faire auprès de la Bibliothèque-Médiathèque d'Evreux ou de la librairie «l'Oiseau Lire».
    • Article 5. Les listes d'ouvrages retenus sont présentées oralement aux enseignants volontaires par les organisateurs lors d'un temps d'information et de formation obligatoire à l'IUFM d'Evreux le 23 SEPTEMBRE 2009 et sont consultables sur le site de L'oiseau Lire http://loiseaulire.hautetfort.com/devoreurs_de_livres/ aisi que sur le site de l'Inspection Académique
    • Article 6. D'octobre 2009 à avril 2010, les élèves participants liront au moins quatre ouvrages de l'une des 3 listes et sélectionneront l'ouvrage lauréat de la liste. Seuls les élèves ayant lu au moins quatre ouvrages peuvent participer au vote.
    • Article 7. Les enseignants participants liront tous les livres de la liste et établiront un classement personnel.
    • Article 8. Chaque classe remplira un seul bulletin qui tiendra compte du vote individuel de chaque élève (1 élève = 1 voix) ainsi que du classement de l'enseignant. Ce bulletin sera envoyé, dans les écoles et établissements, par l'Inspection Académique courant mars et devra être renvoyé avant le 30 AVRIL 2010 à la librairie l'Oiseau Lire, 91 rue Joséphine - 27000 Evreux.
    • Article 9. De janvier à mai, chaque classe inscrite rencontrera un auteur de la liste correspondant à son niveau. Tous les élèves de la classe devront impérativement avoir lu (lecture personnelle ou accompagnée) auparavant le livre de l'auteur concerné. En cas d'empêchement majeur de date (ex: voyage), le signaler lors de la réunion du 23 septembre 2009.
    • Article 10. Les classes inscrites pourront participer à un concours d'écriture de critique littéraire portant sur l'ouvrage préféré de la classe (une critique par classe) doté d'un lot de livres: une critique sera primée par niveau et sera mise sur les sites internet de l'Inspection Académique et de Citrouille.
    • Article 11. Les ouvrages pourront être empruntés individuellement à la Médiathèque, dans les bibliothèques annexes des quartiers et dans les relais de la Bibliothèque Départementale de Prêt. L'Inspection Académique enverra la liste des classes inscrites à chacun des partenaires.

    La remise des prix aura lieu le mercredi 09 juin 2010 à Evreux, en présence, dans la mesure du possible, des auteurs lauréats et de deux élèves représentants par classe. Chaque auteur recevra un diplôme original et un prix. Chaque élève participant aura un diplôme de dévoreurs de livre signé par l'Inspecteur d'Académie.

  • L'Empire Invisible

    l'empire invisble.jpgL'empire invisible

    Jérome Noirez

    Gulf Stream, Courants noirs, 12,50 €

    Ce roman nous plonge dans l'horreur de l'esclavage en Caroline du sud en 1858. La riche famille Wingard possède des champs de coton dans lesquels travaillent du lever au coucher du soleil les esclaves noirs. Peu nourris, ils triment sous un soleil implacable. Les Wingard ne sont pas pire que les autres planteurs et Clara Walker supporte cette vie sans se rebeller, jusqu'au jour où de mystérieux cavaliers tuent son père. Non, elle ne suivra pas ses préceptes. Non, elle ne pardonnera pas, elle le vengera. Ces hommes elle les connaît, et c'est à Aaron, un ancien esclave, un être pour qui tuer ne pose aucun problème, qu'elle confiera cette besogne. La violence, la mort, s'installent sur la plantation. Tempête et tornade vont tout laver, les Wingard seront ruinés. Clara oubliera sa haine pour partir...vers la liberté, peut-être. Ce roman est paru avant l'élection d'Obama, ce n'est donc pas un roman de circonstance, mais un roman fort sur l'esclavage. On s'attache aux personnages, même madame Wingard est pathétique. Un regret, son titre, sa couverture, peuvent l'assimiler à un roman fantastique.

    Annie Falzini