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dévoreurs de livres - Page 6

  • Sélection Dévoreurs CM1 CM2

    tolstoi un conte de fée.jpgTolstoï, un conte de fées

    Hanno, Cadet, Actes Sud Junior, 6 €

    « Depuis quelques semaines, il y a dans ma rue un SDF. Un homme qui dort dehors, quoi. Si je dis « SDF », c'est pour vous. Parce que c'est pratique : trois lettres et tout le monde comprend. Moi, j'aurais préféré « clochard ». Au moins, c'est un vrai mot. » Tout est dans la virgule du titre. Tolstoï, un conte de fées. Parce qu'on ne s'étonne pas de croire tout de suite à l'histoire de cette petite fille, qui persuade son père de prêter à Tolstoï la cabane dans le jardin de leur maison de campagne. Alors oui, c'est trop simple, Tolstoï aménage la cabane, répare le four à bois, cuit du pain pour les villageois et... oui, c'est trop beau, mais on y croit. Sauf que tout s'écroule au dernier chapitre.

    « Dans les contes, ceux qui font du mal sont souvent des êtres maléfiques, avec des têtes tordues et des rancunes de plusieurs siècles. Mais dans la vraie vie, ils sont souvent juste comme vous et moi. C'est dur à comprendre ». L'écriture d'Hanno est vive, mordante, et tendre - à la fois. Son héroïne a quelque chose de Tamara dans Adieu mes neuf ans, de Valérie Zenatti. La même ténacité à vouloir changer les choses. Avant que la réalité des grands ne vienne tout anéantir.       Madeline Roth, librairie L'Eau Vive

    envol du herisson.jpgL'envol du hérisson

    Agnès de Lestrade, Rouergue, 6,50 €

    Le père d'Eugénie a perdu son travail. Au début, tout va bien. Comme c'est un papa bricoleur, il fait tout ce qu'il ne pouvait pas faire lorsqu'il travaillait. Mais très vite, son moral baisse. Surtout quand, lors d'un entretien d'embauche, on lui fait comprendre que, passé la cinquantaine, on est vieux sur le marché du travail. Alors, il déprime. A l'école, la classe de CE2 est inscrite pour un grand concours au niveau départemental : construire un objet volant. La maîtresse souhaiterait l'aide d'un parent "bricoleur". Eugénie pense tout de suite à son père. A force de persuasion, il accepte et s'investit à fond : ils construisent un hérisson volant. La classe remporte la 2ème place et le père, un moral d'acier. Il décide de faire une formation pour devenir animateur en arts plastiques dans les centres de loisirs.

    l ami iguane.jpgL'ami iguane

    Alex Cousseau, Rouergue, 6,50 €

    Manola, la voisine du jeune narrateur vient du Mexique, elle vit en France depuis 10 ans. Le père Grinche, aux idées « moisies » et racistes, ne peut pas la supporter et encore moins son animal familier : un iguane. Aussi monte t-il tout un scénario pour accuser l'iguane d'avoir croqué le petit orteil de son fils. Il fait le tour du village pour raconter l'histoire de son fils, mais on lui rit au nez, car tous savent que Manola et son iguane (qui est herbivore) sont inoffensifs. Mais lorsque Grinche devient violent, Manola, le narrateur et l'iguane s'enfuient dans le bois sous la pluie. Mais pourquoi Manola a-t-elle peur aussi des gendarmes ??

    Un petit roman agréable, agrémenté des illustrations d'Anne-Lise Boutin, presque un petit polar, qui dénonce la bêtise et le racisme.    Annie Falzini

    Sélection commune pour les niveaux CM et 6ème :

    qui a vole mon chien.jpgQui a volé mon chien ?

    Roselyne Bertin, Heure noire, Rageot, 7,10 €

    Le roman commence par une course haletante. Un gamin, Arthur est poursuivi par deux hommes. Il fuit, il court, et ... il tombe dans une fosse, se brise le pied et essaie de se faire tout petit pour que les deux hommes qui le poursuivent ne le trouvent pas.

    Retour en arrière...Arthur rentre chez lui et Zoé, sa chienne labrador qui habituellement guette son retour est absente. Inquiet il la cherche, persuadé qu'elle ne s'est pas sauvée, le grillage est trop haut. Elle a sûrement été volée... Les vacances arrivent, il les met à profit pour parcourir le pays à vélo, avec ses deux amis, Antoine et Thomas, mais pas trace de Zoé...Antoine et Thomas, surfent sur Internet et découvrent un site qui vend des chiens de race. Arthur pense y reconnaître Zoé...Un récit palpitant, bien mené, qui séduira les jeunes lecteurs aimant les enquêtes ... et les chiens.    Annie Falzini

    histoire de clara.jpgL'histoire de Clara

    Vincent Cuvellier, illustrations de Charles Dutertre, Gallimard Giboulées, 13,50 €

    Un très beau texte illustré. Chaque chapitre est la voix d'un personnage ayant rencontré Clara. D'abord il y a la mère maternant. Elle parle à Clara et à travers ses paroles nous devinons une famille juive cachée dont Clara est le bébé, la dernière des quatre enfants. Aujourd'hui ils vont sortir, aller au parc, leur dernière journée de liberté. Lorsqu'ils rentrent, la police française est là. Le bruit, les cris, Clara est posée dans l'ascenseur, et laissée quand les policiers emmènent la famille. Puis il y a la vieille, qui trouve Clara dans l'ascenseur, puis sœur Marie Louise, puis le cousin Georges, puis le « boche » qui ne fait pas la guerre aux enfants, même juifs. Et puis il y a le chapitre de la sorcière, celui de Simon, caché dans la grange de Paulette...Tous vont essayer de sauver Clara, de lui apporter un peu de tendresse, d'amour, parfois quelques jours, un mois, deux mois, parfois plus. Et puis il y a la libération et la maison des enfants...Et dans la maison des enfants arrive Rachel. Elle revient des camps. Elle ne peut plus pleurer, à peine parler, mais elle chante à Clara la chanson que lui chantait sa maman quand elle était petite. Quand elles étaient petites.

    Un livre tendre, émouvant, sans misérabilisme. A travers le destin de Clara nous découvrons, dans la France, où régnait parfois la dénonciation, le chacun pour soi, le survivre avant tout, qu'un bébé peut attendrir et faire que des êtres très différents, peuvent tout faire pour le sauver, lui apporter un peu de tendresse, un peu d'amour. Les illustrations de Charles Dutertre accompagnent le texte en y apportant une note de fraicheur.      Annie Falzini

    les tortues de bolilanga.jpgLes tortues de Bolilanga

    Franck Prévot, Thierry Magnier, 7,50 €

    Salah, le petit frère d'Alam est mort et Alam ne peut l'accepter. Le deuil est difficile, voir impossible. Alors Nenek, son grand-père, mémoire des légendes du village, lui conte celle d'Ibou Mine, mère des anges, une mère aimante transformée à sa mort en tortue. On raconte que lorsqu'un enfant meurt, il se transforme en tortue et va la retrouver. Alam et ses amis décident de protéger les tortues et ainsi de protéger Salah, ce qui apaise Alam.

    Mais des charpentiers arrivent sur l'île, ils vont, pour le fils du gouverneur, construire des bungalows pour les touristes, or l'île appartient à Om Ari, le père de son ami Fendi, elle leur procure des noix de coco, seule ressource de la famille. Et surtout ces constructions feront disparaître les tortues. Alors pour protéger les tortues, la mémoire de Salah et lutter contre l'injustice, Alam et ses amis vont se servir de la légende pour faire fuir les charpentiers.

    Franck Prévot connaît bien l'Indonésie, son roman est inspiré de son séjour dans le village d'Alam, et l'on peut retrouver la légende d'Ibou Min dans l'album illustré par Delphine Jacquot.       Annie Falzini 

    a la fraise.jpgA la fraise

    Hélèna Villovitch, Neuf, Ecole des Loisirs, 8 €

    David décrète, un matin, qu'il s'appellerait dorénavant Georges. Cela bouleverse sa vie pour différentes raisons : son père lui annonce alors qu'il s'appelle Hugh Grant, sa mère Madonna.

    A l'école, il se lie d'amitié avec Anesthésie, qu'il n'appréciait pas particulièrement, et l'invite chez lui pour faire leurs leçons. Lorsqu'ils ont fini, ils décident de dessiner et commencent par les amis de David : ils leur rajoutent quelques éléments d'animaux. Le lendemain, à l'école, ils ont la désagréable surprise de voir que leurs amis se sont transformés en animaux. Le processus continue jusqu'à ce que la remplaçante de la maîtresse se voit attribuer un long cou de girafe et la poche d'un kangourou. Comment arrêter le processus ? Ils décident tous d'aller voir leur institutrice en cure de sommeil à l'hôpital. Grâce à leurs efforts conjugués, tout va peu à peu rentrer dans les normes ou à peu près.

    Un roman facile à lire où rire et fantastique se mêlent étrangement. La fin est peut-être un peu tirée par les cheveux mais ce roman est rafraîchissant, charmant et original.      Anne Marie Haloche, bibliothécaire

     

     

     

  • Sélection Dévoreurs 6ème

    demain la lune.jpgDemain la lune

    Cécile Roumiguière, Chapitre, Seuil, 8 €

    L'été 69. L'été où tout semblait possible, où les rêves de chacun se conjuguaient avec les premiers pas de l'homme sur la lune. Seulement, cet été-là démarre beaucoup moins bien pour Michel et Liliane, dont les parents viennent de se séparer. Et même si leurs parents ont su leur expliquer et leur faire comprendre que c'est mieux ainsi, Michel va éprouver beaucoup de difficulté à grandir avec tout ça.

    Leur histoire nous est racontée au moment où ils partent rejoindre leur père dans un camping à côté de Montpellier. Et même si la distance les dérange un peu, car ils vont se retrouver bien loin de leur Bretagne natale, ils vont vite découvrir le petit trésor qui les attend. Liliane de son côté va tomber sur un Charlie qui va lui permettre de s'évader loin de tout ça. Michel quant à lui va faire la connaissance de Corinne, une fille de son âge qui va partager avec lui les meilleurs endroits à découvrir dans le coin (c'est d'ailleurs une vraie experte de la pêche à l'anguille). Tout ce petit monde va vivre au rythme de ces deux astronautes qui vont fouler le sol de la lune pour la première fois...

    Un très joli roman qui se lit d'une traite, bordé d'humour et de malice, avec des personnages attachants, qui nous dépeignent un été plein de rêves, plein d'espoir, dans ce qu'il a de plus universel :)         Jean Pichinoty, La Soupe de l'Espace

    2 pouces et demi.jpg2 pouces et demi

    Thomas Lavachery, Bayard, 9,90 €

    XVIII eme siècle, Emmanuel Denef est un portraitiste reconnu mais laid. Il ne veut imposer sa laideur à aucune femme, pourtant il rêve d'un enfant.

    Erudit, grand lecteur, il sait que les alchimistes ont su créer la vie. Il achète à prix d'or de vieux grimoires, installe un laboratoire dans sa cave et réussit à créer des « Ombres », mais celles-ci se comportent d'avantage comme des animaux de compagnie que comme des êtres humains, ce n'est pas ce qu'il cherche. C'est un homuncule qu'il veut créer,  il s'en sait incapable, mais le renoncement n'est pas dans son caractère. En Italie vit Guido Spaziano, le dernier des grands alchimistes, c'est vers lui que se tourne Emmanuel. De leurs efforts, de leur amitié naîtra : Gilles, un homuncule de 2 pouces et demi. Celui-ci se révèle d'abords un insupportable gamin, jouant des tours pendables à ses créateurs. Et puis subitement il s'assagit, se prend de passion pour la lecture et se montre d'une intelligence remarquable. Puis Emmanuel  rentre avec Gilles à Bruxelles où il reprend son métier, prenant bien garde de dissimuler la présence de Gilles à ses côtés. Avant de s'éteindre il lui aménagera un appartement dont la présence est insoupçonnable. A  sa mort Gilles reste seul avec ses sœurs : les Ombres. Au fil des années la maison passe de mains en mains sans que ses habitants ne décèlent leur  présence. Gilles vit très mal sa solitude et, souvent, il maudit son père, qui égoïstement n'a pas songé à lui créer un compagnon. C'est un combat contre des frelons géants qui va lui redonner le goût de vivre.

    Thomas Lavachery a su se détacher (comme dans Bjorn le Morphir) de tous ces romans fantastiques qui se ressemblent, il faut bien le dire, tous un peu, pour nous livrer un roman qui parle des alchimistes et de la création de la vie : Gilles, un être de 2 pouces et demi, surdoué, mais si proche de nous qu'il touchera, je l'espère,  ses lecteurs.   Annie Falzini

    amour en cage.jpg

    L'amour en cage

    Maryvonne Rippert, Chapitre, Seuil, 7,50 €

    Dès qu'il rentre du collège, Paul part dans la nature ardéchoise, seule capable de lui faire oublier les heures d'ennui et d'humiliation du collège. Peque, Péquenaud, il ne lui était pas venu à l'idée que le métier de son père, agriculteur, puisse être l'objet de mépris. Heureusement, il va peu à peu sortir de sa solitude grâce à Aïssata, la jolie guinéenne avec qui il se lie d'amitié.

    Et il y a Nanah, l'oisillon recueilli par Paul qui va devenir une pie jacassante, espiègle et affectueuse. Mais une pie c'est fait pour vivre libre. Paul est confronté à un cas de conscience, comme Sylvain l'amoureux de Lisa, sa grande sœur, qui ne veut pas la laisser partir faire des études d'infirmière, le métier qui la rendrait heureuse. Et Aïssata lui annonce son départ pour l'Afrique : c'est un déchirement pour Paul.

    Un roman bien écrit, agréable à lire, qui sous couvert de roman animalier aborde des problèmes susceptibles de toucher les jeunes lecteurs.  Annie Falzini

     Sélection commune pour les niveaux CM et 6ème :

    qui a vole mon chien.jpgQui a volé mon chien ?

     Roselyne Bertin, Heure noire, Rageot, 7,10 €

    Le roman commence par une course haletante. Un gamin, Arthur est poursuivi par deux hommes. Il fuit, il court, et ... il tombe dans une fosse, se brise le pied et essaie de se faire tout petit pour que les deux hommes qui le poursuivent ne le trouvent pas.

    Retour en arrière...Arthur rentre chez lui et Zoé, sa chienne labrador qui habituellement guette son retour est absente. Inquiet il la cherche, persuadé qu'elle ne s'est pas sauvée, le grillage est trop haut. Elle a sûrement été volée... Les vacances arrivent, il les met à profit pour parcourir le pays à vélo, avec ses deux amis, Antoine et Thomas, mais pas trace de Zoé...Antoine et Thomas, surfent sur Internet et découvrent un site qui vend des chiens de race. Arthur pense y reconnaître Zoé...Un récit palpitant, bien mené, qui séduira les jeunes lecteurs aimant les enquêtes ... et les chiens.    Annie Falzini

    histoire de clara.jpgL'histoire de Clara

    Vincent Cuvellier, illustrations de Charles Dutertre,

    Gallimard Giboulées, 13,50 €

    Un très beau texte illustré. Chaque chapitre est la voix d'un personnage ayant rencontré Clara. D'abord il y a la mère maternant. Elle parle à Clara et à travers ses paroles nous devinons une famille juive cachée dont Clara est le bébé, la dernière des quatre enfants. Aujourd'hui ils vont sortir, aller au parc, leur dernière journée de liberté. Lorsqu'ils rentrent, la police française est là. Le bruit, les cris, Clara est posée dans l'ascenseur, et laissée quand les policiers emmènent la famille. Puis il y a la vieille, qui trouve Clara dans l'ascenseur, puis sœur Marie Louise, puis le cousin Georges, puis le « boche » qui ne fait pas la guerre aux enfants, même juifs. Et puis il y a le chapitre de la sorcière, celui de Simon, caché dans la grange de Paulette...Tous vont essayer de sauver Clara, de lui apporter un peu de tendresse, d'amour, parfois quelques jours, un mois, deux mois, parfois plus. Et puis il y a la libération et la maison des enfants...Et dans la maison des enfants arrive Rachel. Elle revient des camps. Elle ne peut plus pleurer, à peine parler, mais elle chante à Clara la chanson que lui chantait sa maman quand elle était petite. Quand elles étaient petites.

    Un livre tendre, émouvant, sans misérabilisme. A travers le destin de Clara nous découvrons, dans la France, où régnait parfois la dénonciation, le chacun pour soi, le survivre avant tout, qu'un bébé peut attendrir et faire que des êtres très différents, peuvent tout faire pour le sauver, lui apporter un peu de tendresse, un peu d'amour. Les illustrations de Charles Dutertre accompagnent le texte en y apportant une note de fraicheur.    Annie Falzini

    les tortues de bolilanga.jpgLes tortues de Bolilanga

    Franck Prévot, Thierry Magnier, 7,50 €

    Salah, le petit frère d'Alam est mort et Alam ne peut l'accepter. Le deuil est difficile, voir impossible. Alors Nenek, son grand-père, mémoire des légendes du village, lui conte celle d'Ibou Mine, mère des anges, une mère aimante transformée à sa mort en tortue. On raconte que lorsqu'un enfant meurt, il se transforme en tortue et va la retrouver. Alam et ses amis décident de protéger les tortues  et ainsi de protéger Salah, ce qui apaise Alam.

    Mais des charpentiers arrivent sur l'île, ils vont pour le fils du gouverneur construire des bungalows pour les touristes , hors l'île appartient à Om Ari, le père de son ami Fendi, elle leur procure des noix de coco, seule ressource de la famille. Et surtout ces constructions feront disparaître les tortues. Alors pour protéger les tortues, la mémoire de Salah et lutter contre l'injustice, Alam et ses amis vont se servir de la légende pour faire fuir les charpentiers.

    Franck Prévot connaît bien l'Indonésie, son roman est inspiré de son séjour dans le village d'Alam, et l'on peut retrouver la légende d'Ibou Min dans l'album illustré par Delphine Jacquot.    Annie Falzini

    a la fraise.jpgA la fraise

    Hélèna Villovitch, Neuf, Ecole des Loisirs, 8 €

    David décrète, un matin, qu'il s'appellerait dorénavant Georges. Cela bouleverse sa vie pour différentes raisons : son père lui annonce alors qu'il s'appelle Hugh Grant, sa mère Madonna.

    A l'école, il se lie d'amitié avec Anesthésie, qu'il n'appréciait pas particulièrement, et l'invite chez lui pour faire leurs leçons. Lorsqu'ils ont fini, ils décident de dessiner et commencent par les amis de David : ils leur rajoutent quelques éléments d'animaux. Le lendemain, à l'école, ils ont la désagréable surprise de voir que leurs amis se sont transformés en animaux. Le processus continue jusqu'à ce que la remplaçante de la maîtresse se voit attribuer un long cou de girafe et la poche d'un kangourou. Comment arrêter le processus ? Ils décident tous d'aller voir leur institutrice en cure de sommeil à l'hôpital. Grâce à leurs efforts conjugués, tout va peu à peu rentrer dans les normes ou à peu près.

    Un roman facile à lire où rire et fantastique se mêlent étrangement. La fin est peut-être un peu tirée par les cheveux mais ce roman est rafraîchissant, charmant et original.    Anne-Marie Haloche, bibliothécaire

  • Sélection Dévoreurs 5e 4e

    meto 1.jpgMéto, tome 1 : La Maison

    Yves Grevet, Syros, 14,90 €

    La Maison ? Un internat coupé du monde, sur une île volcanique, où vivent soixante-quatre garçons aux prénoms latins, répartis en quatre classes d'âges codées par des couleurs. Méto appartient au groupe des Rouges, les plus âgés. Le petit Crassus, arrivé après l'expulsion de Quintus devenu trop vieux, est confié à Méto, qui sera pendant quelques semaines son tuteur et mentor. En même temps que Crassus, le lecteur découvre les règlements innombrables qui régissent, du lever au coucher, chaque instant du quotidien de ces garçons.

    Encadrés par des surveillants inflexibles (les César), menacés de châtiments corporels, ces enfants et jeunes adolescents ont pour seul exutoire l'inche, jeu collectif particulièrement violent et dangereux, apprécié pourtant de tous parce qu'il libère les tensions. Dans le cadre de leur formation, les exercices physiques occupent une place essentielle. Nul n'a conservé de souvenirs de sa vie antérieure, nul ne connaît son âge, non plus qu'il ne sait ce qu'il deviendra après avoir quitté le groupe des Rouges. Méto, lui, s'interroge : quelle est la finalité de la Maison ? qui donc la dirige ? à quoi les destine-t-on ? les soldats monstrueux qui interviennent ponctuellement sont-ils encore des êtres humains ? comment obtenir réponse à ces questions ? une révolte est-elle seulement possible ?

    L'univers oppressant du roman s'appuie-t-il chez l'auteur sur des souvenirs d'internat ? On devine en tout cas que la psychologie de ses personnages et leur comportement en groupe sont nourris de son expérience d'enseignant. Évitant tout angélisme, Yves Grevet fait de l'insurrection des garçons un récit réaliste, qui n'en occulte ni les errements ni les dérives (faisant ainsi songer parfois à Sa Majesté des mouches de William Golding). Inquiet, intelligent, droit et mesuré, Méto, dont le prénom d'origine grecque tranche avec ceux des autres garçons, réussit à tempérer les débordements des leaders. Mais les représailles s'organisent et bientôt il faudra fuir. Voilà un roman passionnant, riche et bien construit, à l'écriture efficace : vivement la suite !     Thomas Savary, librairie Voyelles

    il y avait un garcon de mon age.jpgIl y avait un garçon de mon âge juste au-dessus de chez nous

    Tania Sollogoub, Medium, Ecole des Loisirs, 9 €

    Jacques est un jeune garçon fasciné par les pays froids. Solitaire, il vit dans une famille où il est un fils unique choyé. Un jour, Anton débarque dans sa vie. Jacques trouve en lui son double et son équilibre. Hélas, au bout de deux ans, Anton part retrouver ses parents en Russie. (C'est la version officielle donnée à Jacques.) En réalité la vie en France devenait trop dangereuse pour Anton qui était sans-papiers. Quand Jacques découvre la vérité sur son ami, c'est un choc mais le départ de son ami lui laisse un terrible sentiment de manque. Par chance, comprenant l'importance de cette amitié pour son fils, la mère de Jacques décide de lui offre pour son anniversaire un voyage en Russie. Tous deux partent à la recherche de l'ami disparu dans un pays aussi vaste que déconcertant. Réussiront-ils à retrouver Anton ? Cela s'annonce très difficile car ils n'ont que très peu d'informations. Jacques découvrira alors une Russie tout autre que ce qu'il rêvait, notamment la dure réalité que peut vivre son ami.

    Ce livre nous fait voyager dans un pays étonnant. La quête de Jacques et sa mère, les rencontres et situations qu'ils vivent font découvrir au lecteur différents visages de la société russe. Le thème de l'amitié et des différences culturelles est au centre du récit. L''amitié est présentée comme un idéal qui n'exclut pas pour autant les difficultés relationnelles (secrets et mensonges d'Anton). En arrière-fond, le contexte familial de Jacques donne également à réfléchir sur la complexité des sentiments qui unissent cette famille.

    Christelle Rose, bibliothécaire, Bibliothèque Départementale

    sayonara samourai.jpgSayonara Samouraï

    Julia Billet, Karactères, Seuil, 8,50 €

    Ismaël est un garçon enjoué et sportif. A 14 ans, il est passionné par la culture nipponne, les arts martiaux et la pensée zen. Le samouraÏ est une figure qu'il admire, et atteindre un tel niveau de sagesse est un but en soi, pour lui et ses quatre amis. Il forme avec eux une bande, un clan, dans lequel tous partagent le même engouement. Ils se promettent une amitié et une fidélité sans écart.

    Peu de temps après avoir obtenu la ceinture marron de judo, Ismaël n'est plus le même. Au fil des jours il s'affaiblit, a des douleurs inexpliquées. Le diagnostic dépasse toutes les inquiétudes : il est atteint d'un cancer. Il accepte cette nouvelle comme un challenge, il va devoir affronter cet épreuve avec la force du samouraï qu'il veut devenir, entouré de ses copains Driss, Alain, Tonio et Arthur. Tout change un peu autour de lui. La soeur d'Ismaël, alliée de sang et de coeur, lui fera la plus belle fête d'anniversaire jamais imaginée. Grâce au garçon hospitalisé, Monsieur Albert le gardien du stade que les adolescents regardaient d'un oeil moqueur parviendra à surmonter sa peur d'adulte et trouvera la force et à nouveau le bonheur de sortir de chez lui.

    Ponctué de petits contes zen qu'Ismaël transmet à ses amis, ce roman est admirablement scénarisé, autour de personnages-clés qui rendent hommage à la relation fragile entre l'adolescent et l'adulte, et où l'on sent la distance que parvient à prendre Ismaël avec sa maladie.  Promesse tenue pour Julia Billet : ce livre, fruit d'une rencontre avec un réel samouraï est aussi une façon de le remercier pour son courage. A nous de remercier Julia Billet pour cette histoire contée avec émotion, qui en fait un roman frappant de justesse, extrêmement fort et touchant.      Laure Devisme, librairie l'Oiseau lire

    operation phenix.jpgOpération Phénix

    Franck Krebs, Gallimard, 15 €

    Quatre grands adolescents « prélevés » à leur environnement, à Paris, à Londres, à Pékin, à New York, pour être enrôlés dans l'Opération Phénix. Après une intervention chirurgicale qui les dote de nanotechnologies, ils sont prêts à partir à la recherche des douze crânes de cristal qui donneront à leur détenteur une puissance à nulle autre pareille. Alan, Anna, Miguel et David ont été « prélevés » par le SPS 666 parce qu'ils ont tous les quatre un lien avec ces crânes mais ils ne sont pas les seuls sur le coup et ne sont même pas sûrs d'être dans le bon camp...Qui est le SPS 666 et quel est son rôle exactement ? Qui des Américains ou des Chinois les auront les premiers ?

    Un roman efficace et prenant, construit comme une série télé avec des épisodes très courts, un personnage ou deux par chapitre et une petite illustration représentant le personnage. Tout est fait pour embarquer le lecteur et le tenir en haleine et ça marche !    Cathy, bibliothécaire, Vernon

    naira et les cavaliers noirs.jpgNaïra et les cavaliers noirs

    Sylvie Fournout, Chapitre, Seuil jeunesse, 9,50 €

    Naïra vit dans le désert auprès de ses parents et de sa chèvre. Ceux-ci s'absentent afin de prendre possession d'un héritage auprès du fleuve. Après une tornade, elle recueille un jeune homme blessé qu'elle croit perdu. Celui-ci porte un anneau d'or. Il s'appelle Souleymane et c'est le fils du roi renversé par son frère. Ce jeune homme est recherché par les Cavaliers noirs à la solde du frère du roi.. Lorsque ceux-ci viennent la visiter, elle leur ment. De nouveau, ils reviennent. Le jeune homme qu'elle a accueilli va se cacher. Mais les terribles cavaliers remarquent un tissu qui n'a pas fini de brûler dans le feu. Naïra leur échappe de peu en se cachant dans une de ses cachettes secrètes situées près du puits. De rage, les cavaliers noirs détruisent tout ce qu'il y a dans la maison. Naïra et le jeune homme sont obligés de fuir à travers le désert pour regagner le fleuve. De nombreuses aventures les attendent.

    Roman d'aventures passionnant avec de nombreux rebondissement, des personnages bien campés qui nous restitue avec brio l'ambiance du désert, le silence, les odeurs et les couleurs. Amour et amitié sont également au rendez-vous.   Anne-Marie Haloche, Bibliothécaire

    les signatures du hasard.jpgLes signatures du hasard

    Hubert Ben Kemoun, Karactère(s), Seuil, 8,50 €

    Annabelle a 15 ans, c'est une jeune fille en mal d'amoureux qui croit beaucoup aux signes du hasard...

    Et la journée n'a pas très bien commencé pour elle : lors d'une séance au cinéma, Francis l'a rejetée pour se jeter dans les bras de son amie Colline. Attristée par cette situation, Annabelle quitte le cinéma à la moitié du film et erre dans les rues de Nantes, l'âme en peine. Son regard est bientôt attiré par Cybèle, joli mannequin de rue, qui se produit déguisée en sirène dans une des fontaines de la ville. Voyant dans la sonorité de leurs 2 prénoms un signe positif du destin et pensant avoir trouvé une grande sœur, Annabelle décide d'attendre la fin de son show et de la suivre... Mais Cybèle n'a pas que des amis bien intentionnés dans son entourage et ce qui était jusqu'à maintenant une mauvaise journée devient la plus horrible des journées pour les 2 jeunes filles. Un récit  palpitant construit en 15 chapitres, chaque chapitre étant narré par un des 5 principaux protagonistes de l'histoire. Un roman au style direct, au suspens bien mené et mêlant habilement l'alternance des points de vue. Bravo !      Alexandra, bibliothécaire

    le violoncelle poilu.jpgLe violoncelle poilu

    Hervé Mestron, Tempo, Syros, 5,90 €

    Dans ce court recueil, trois nouvelles sont consacrées à la première guerre mondiale. C'est d'abord à travers le regard d'un violoncelle que nous découvrons le front. Il accompagne Maurice, musicien dans la vie civile, et partage avec lui ses souffrances comme un ami fidèle. Rapidement, la belle caisse de bois verni se dégrade, souffre de la lourde musique des bombardements et de l'humiliation des réparations de fortune, mais garde à cœur de réconforter le soldat pendant les veillées. Loin des concerts raffinés qu'il a connus, l'instrument prend alors  plus que jamais conscience que son âme est liée à celle de celui qui joue.

    Dans la deuxième nouvelle, Bruno, jeune garçon au chevet de son grand-père malade, découvre en transcrivant ses souvenirs, que celui-ci a été un petit « Boche », haï par un village entier pour avoir été le fruit d'un amour sincère entre une Française et un soldat ennemi. Le vieil homme avoue pourquoi, rejeté, privé d'une relation aimante avec son père, il s'est montré distant et maladroit avec son propre fils. Bruno comprend alors comment la violence de la guerre peut briser les relations affectives sur plusieurs générations. Enfin, un vieux fusil fatigué, exposé dans la vitrine d'un musée, livre non sans humour sa gêne d'être scruté quotidiennement comme un tueur, et sa peur d'être sorti à l'occasion d'une reconstitution de tir, à côté d'armes contemporaines qui pourraient être ses petites filles...

    Plus que de fournir des récits circonstanciés sur 1914-1918, ce recueil se propose d'explorer les souffrances universelles, tant physiques que psychologiques, qui marquent tout conflit armé. Si l'objet occupe dans le texte une place si importante, c'est que son regard, forcément pratique, mais non dénué de sensibilité, invite à se demander en quoi consiste finalement le plus absurde : donner la parole à l'inanimé, ou faire taire l'humain par la violence? La prose, très accessible, permet divers degrés de lecture et fait tour à tour sourire ou s'émouvoir. Ces histoires ont été créées en 2007 à l'occasion d'une résidence d'auteur à l'Historial de la Grande Guerre dans la Somme.      Magali Lemaire, bibliothécaire

     

  • Sélection Dévoreurs 3ème

    le temps des miracles.jpg

    Le temps des miracles

    Anne Laure Bondoux,  Bayard,  8,90 €

    Blaise va peut-être enfin retrouver celle qu'il aime, celle qui l'a élevé : Gloria Bohème. Il se souvient de ce qu'elle lui racontait le soir, comment elle l'avait trouvé dans un train qui brûlait à la suite d'un attentat, et comment ils avaient du fuir le Caucase en guerre. Il nous raconte les rencontres, les amitiés, mais aussi la faim, la peur, auprès d'une Gloria toujours présente, toujours aimante pour lui éviter d'attraper « un désespoir ». Et l'espoir c'est, au bout du chemin, la France, le pays de Koumail.

    Littérature pour ados, littérature pour adultes ? Ce n'est pas le dernier roman d'Anne Laure Bondoux qui nous donnera la réponse car Le temps des miracles est un roman pour tous ceux qui aiment la littérature. C'est un grand livre, un roman qui, comme Les larmes de l'assassin, vous accompagnera longtemps, que vous ne pourrez oublier.

    Anne laure Bondoux a été bercée par la poésie. Dans une rencontre avec ses lecteurs, elle expliquait que Les larmes de l'assassin lui avaient été inspirées par un poème de Prévert que lui lisait son père. Cette fois, ce sont deux poèmes de Blaise Cendrars qui sont la source du Temps des miracles. Espérons qu'il y ait encore beaucoup de poèmes dans la mémoire d'Anne Laure Bondoux. Annie Falzini

     

    l age d ange.jpgL'âge d'ange

    Anne Percin, Medium, Ecole des Loisirs, 8 €

    Nous sommes dans un lycée huppé du Luxembourg. Quelques élèves de milieux défavorisés sont intégrés -en théorie- à ce lycée. La narratrice Anja parle au passé d'un garçon qu'elle a bien connu et aimé, Tadeusz. Anja est une jeune fille très masculine et très timide qui a une passion, le Grec. Cette passion lui permet d'exister car pour sa famille, elle est inexistante. Elle passe son temps à la bibliothèque à regarder un livre : Les amoureux des dieux et des héros.

    Un jour, ce livre a disparu. Elle remarque en classe que Tadeusz a le livre en main. Elle l'observe discrètement et va, peu à peu, s'attacher à lui. Ils vont devenir amis. Un jour, elle le raccompagne chez lui. En route, ils sont agressés et Anja a le front fendu. Elle a été prise pour un garçon et ils ont été agressés pour le fait qu'ils étaient deux garçons ensemble. Anja demande à Tadeusz s'il l'aime. Il lui fait alors comprendre qu'il est homosexuel et qu'elle est son amie et non son amoureuse. Au fur et à mesure du roman, on va vers le drame. Tadeusz va mourir, victime de l'homophobie.

    Très beau roman tout en pudeur sur le thème de l'homosexualité qui condamne l'injustice et l'homophobie. C'est en même temps un beau récit d'amitié.    Anne-Marie Haloche, bibliothécaire

     

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    L'empire invisible

    Jérome Noirez, Courants noirs, Gulf Stream, 12,50 €

    Ce roman nous plonge dans l'horreur de l'esclavage en Caroline du sud en 1858. La riche famille Wingard possède des champs de coton dans lesquels travaillent du lever au coucher du soleil les esclaves noirs. Peu nourris, ils triment sous un soleil implacable. Les Wingard ne sont pas pire que les autres planteurs et Clara Walker supporte cette vie sans se rebeller, jusqu'au jour où de mystérieux cavaliers tuent son père. Non, elle ne suivra pas ses préceptes. Non, elle ne pardonnera pas, elle le vengera. Ces hommes elle les connaît, et c'est à Aaron, un ancien esclave, un être pour qui tuer ne pose aucun problème, qu'elle confiera cette besogne. La violence, la mort, s'installent sur la plantation. Tempête et tornade vont tout laver, les Wingard seront ruinés. Clara oubliera sa haine pour partir...vers la liberté, peut-être.

    Ce roman est paru avant l'élection d'Obama, ce n'est donc pas un roman de circonstance, mais un roman fort sur l'esclavage. On s'attache aux personnages, même madame Wingard est pathétique. Un regret, son titre, sa couverture, peuvent l'assimiler à un roman fantastique.       Annie Falzini

     

     

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    Le chagrin du roi mort

    Jean-Claude Mourlevat, Gallimard, 16 €

    Dans un contexte historique et géographique difficile à situer mais que l'on pourrait comparer à l'Islande, le vieux roi Holund est mort. Aleks et Brisco sont deux frères jumeaux qui vivent à Petite Terre, et qui grandissent paisiblement dans ce petit royaume. Loin de là, le neveu du roi, Guerolf, complote déjà pour prendre le pouvoir. Un jour où les deux enfants se rendent à la bibliothèque royale, Brisco se fait brutalement enlever. De nombreuses années vont s'écouler, et les deux frères grandir séparément. Leur destinée rejoindra celle de Guerolf, au cours d'une guerre fratricide et implacable.

    Difficile à résumer, car je ne voudrais pas trop vous en dire, mais sachez juste que c'est absolument sublime. Jean-Claude Mourlevat m'émerveille : tant de bonté d'âme, tant de générosité à notre égard, tant d'humanité ! C'est incroyable de vérité, de justesse, et pourtant ça ne manque jamais de rythme ni de densité. L'émotion est toujours là, bien présente, elle vient nous réchauffer dans ces immenses contrées glacées. Je crois que ce qui me plaît par-dessus tout chez lui, c'est cette capacité à se renouveler pour nous délivrer des histoires d'hommes et de femmes dont l'humanité nous pousse à nous poser de vraies questions, sur notre condition et notre existence.

    Alors si comme moi vous aimez le Chagrin du roi mort et la merveilleuse écriture de ce grand monsieur (qui a toujours su garder son âme d'enfant, parce qu'il comprend les enfants tellement bien), n'hésitez pas à vous rendre sur son site, et à lui écrire tout le bien que vous pensez de son travail. Un grand merci à vous, monsieur Mourlevat, de nous offrir de tels moments...     Jean Pichinoty, librairie La Soupe de l'Espace

    l attrape reves.jpgL'attrape-rêves

    Xavier-Laurent Petit, Medium, L'école des loisirs, 10,50€

    Une vallée boisée et isolée des Etats Unis. Au collège, il y a ceux de la haute vallée, les bouseux, les sauvages et ceux de la ville, ils ne se mélangent pas. Ceux de la vallée ont tous un père qui travaille à la scierie et dès qu'ils pourront quitter le collège, les garçons eux aussi y travailleront, quand aux filles...Seule Louise veut continuer ses études, M.Harrison, son prof de littérature lui a donné le goût des livres, de la poésie et de l'étude, mais il faudra convaincre son père.

    Un nouveau venu au collège, Chem  qui arrive d'on ne sait où, va cristalliser les instincts brutaux des meneurs de la communauté. Louise est partagée entre sa fidélité au groupe et son amitié, son amour pour Chem. La fermeture de la scierie va exacerber les conflits et le désarroi des habitants. Aussi quand des ingénieurs arrivent et font miroiter aux habitants, travail, argent, maisons luxueuses si ils acceptent la construction d'un barrage, seule Dolorès et Chem comprennent ce que cela représente. Mais Dolorès est malade et n'a pas la force de lutter, Chem lui fera tout pour retarder le chantier.

    Xavier-Laurent Petit aborde dans ce roman les problèmes de notre monde en les faisant vivre par des adolescents auxquels les lecteurs pourront s'identifier.        Annie Falzini

    de chaque cote des cimes.jpgDe chaque côté des cimes

    Claire Mazard, Karactère(s), Seuil, 9 €

    Au Zanskar qu'on appelle « le petit Tibet » en plein cœur de l'Himalaya vivent deux jeunes filles. Celles-ci sont très amies et sont inséparables. Le poids des traditions étant très présent, le destin de chacune est tracé : elles devront normalement être enlevées par la famille de leur mari et vivre dans cette famille.

    Ces deux jeunes filles vivent leur vie, pour le moment, auprès de leur famille, une vie rythmée par les saisons. Dahoé rêve d'aller à l'école et ne souhaite pas se marier. Quant à Namkha, elle ne dit rien mais elle est secrètement amoureuse. A l'âge du mariage, Namkha quitte le village et se marie. Dahoé, quant à elle, refuse cet état de fait. Elle veut étudier et pour cela être nonne de l'autre côté des montagnes. Elle réussit très facilement à convaincre sa mère, elle reçoit l'aide de sa tante nonne, sœur de sa mère et d'un oncle moine, frère de son père. Il lui faut maintenant l'accord de son père qu'elle finit par recevoir. Et même son père va plus loin : il va accompagner le « tchadar » qu'il n'effectuait plus pour y avoir vu mourir son meilleur ami (voyage qu'effectuent les hommes sur le fleuve glacé afin de vendre leurs marchandises et d'en ramener d'autres). Il va ainsi mener sa fille de l'autre côté des montagnes.

    Ce roman est passionnant pour diverses raisons : sa thématique de la condition féminine, l'amitié entre les deux jeunes filles mais aussi l'affection entre les autres personnages, les difficiles conditions de vie dans cette partie du monde, l'aventure du tchadar. De très belles descriptions parsèment ce récit. Les destins des 2 jeunes filles sont finalement très contrastés.

    Un très beau récit sensible et  dépaysant. On le quitte à regret.        Anne-Marie Haloche, bibiothécaire

      

    mon amour kalachnikov.jpgMon amour kalachnikov

    Sylvie Deshors, Rouergue doAdo noir, 12,50 €

    Agathe vit à Lyon depuis deux mois elle est inscrite en fac d'histoire et est amoureuse de Gilan. Elle, la franco-chinoise, se lie d'amitié avec Lucia Paz l'équatorienne. Un soir, qui pourrait être une soirée de baby-sitting sans histoire - le bébé dort, le loft est luxueux -, elle trouve dans la chambre de l'enfant une photo des parents qui la plonge dans l'horreur. Le père, c'est lui, le taré qui l'avait prise en chasse avec sa Scénic. Et l'horreur continue quand au matin la police la réveille. L'homme a été retrouvé mort dans la cour de son immeuble. Les soupçons se portent sur Agathe, son entourage, Gilan et ses amis dealers. Agathe va devoir faire la preuve de son innocence et peut-être de celle de Gilan. Mais pourquoi maintenant qu'elle a la police sur le dos ne lui répond-il pas ? C'est là que l'amitié de Lucia Paz lui est précieuse.

    Un bon polar, les personnages sont bien campés et attachants. On découvre un peu de la ville de Lyon, ses quartiers, ses habitants, ses étudiants, jeunes trafiquants, immigrants chinois et arrivistes exploitant les sans-papiers.         Annie Falzini

     

     

     

  • Charte des dévoreurs de livres

    LES DEVOREURS DE LIVRES

    Charte

     

    • Article 1. Ce prix est ouvert aux élèves et aux jeunes de 9 à 16 ans (CM à 3è).
    • Article 2. Trois listes d'au moins 7 romans récents d'auteurs français sont constituées par des professionnels du livre (bibliothécaires, libraires, enseignants et inspecteurs de l'Education Nationale), chacune des listes correspondant à un niveau, soit CM-6è, 5è-4è et 3è. La liste CM - 6è comprend 4 romans communs et 3 romans spécifiques soit au niveau CM, soit au niveau 6è.
    • Article 3. Ce prix reçoit le soutien financier du Conseil Général de l'Eure, des villes d'Evreux, Vernon, Bernay, Louviers, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Haute-Normandie, de l'Inspection Académique de l'Eure et de la délégation académique à l'Action Culturelle du Rectorat de Rouen.
    • Article 4. Les classes désireuses de participer au Prix s'inscrivent auprès de la DVS 1 de l'Inspection Académique, les candidats individuels peuvent le faire auprès de la Bibliothèque-Médiathèque d'Evreux ou de la librairie «l'Oiseau Lire».
    • Article 5. Les listes d'ouvrages retenus sont présentées oralement aux enseignants volontaires par les organisateurs lors d'un temps d'information et de formation obligatoire à l'IUFM d'Evreux le 23 SEPTEMBRE 2009 et sont consultables sur le site de L'oiseau Lire http://loiseaulire.hautetfort.com/devoreurs_de_livres/ aisi que sur le site de l'Inspection Académique
    • Article 6. D'octobre 2009 à avril 2010, les élèves participants liront au moins quatre ouvrages de l'une des 3 listes et sélectionneront l'ouvrage lauréat de la liste. Seuls les élèves ayant lu au moins quatre ouvrages peuvent participer au vote.
    • Article 7. Les enseignants participants liront tous les livres de la liste et établiront un classement personnel.
    • Article 8. Chaque classe remplira un seul bulletin qui tiendra compte du vote individuel de chaque élève (1 élève = 1 voix) ainsi que du classement de l'enseignant. Ce bulletin sera envoyé, dans les écoles et établissements, par l'Inspection Académique courant mars et devra être renvoyé avant le 30 AVRIL 2010 à la librairie l'Oiseau Lire, 91 rue Joséphine - 27000 Evreux.
    • Article 9. De janvier à mai, chaque classe inscrite rencontrera un auteur de la liste correspondant à son niveau. Tous les élèves de la classe devront impérativement avoir lu (lecture personnelle ou accompagnée) auparavant le livre de l'auteur concerné. En cas d'empêchement majeur de date (ex: voyage), le signaler lors de la réunion du 23 septembre 2009.
    • Article 10. Les classes inscrites pourront participer à un concours d'écriture de critique littéraire portant sur l'ouvrage préféré de la classe (une critique par classe) doté d'un lot de livres: une critique sera primée par niveau et sera mise sur les sites internet de l'Inspection Académique et de Citrouille.
    • Article 11. Les ouvrages pourront être empruntés individuellement à la Médiathèque, dans les bibliothèques annexes des quartiers et dans les relais de la Bibliothèque Départementale de Prêt. L'Inspection Académique enverra la liste des classes inscrites à chacun des partenaires.

    La remise des prix aura lieu le mercredi 09 juin 2010 à Evreux, en présence, dans la mesure du possible, des auteurs lauréats et de deux élèves représentants par classe. Chaque auteur recevra un diplôme original et un prix. Chaque élève participant aura un diplôme de dévoreurs de livre signé par l'Inspecteur d'Académie.

  • L'Empire Invisible

    l'empire invisble.jpgL'empire invisible

    Jérome Noirez

    Gulf Stream, Courants noirs, 12,50 €

    Ce roman nous plonge dans l'horreur de l'esclavage en Caroline du sud en 1858. La riche famille Wingard possède des champs de coton dans lesquels travaillent du lever au coucher du soleil les esclaves noirs. Peu nourris, ils triment sous un soleil implacable. Les Wingard ne sont pas pire que les autres planteurs et Clara Walker supporte cette vie sans se rebeller, jusqu'au jour où de mystérieux cavaliers tuent son père. Non, elle ne suivra pas ses préceptes. Non, elle ne pardonnera pas, elle le vengera. Ces hommes elle les connaît, et c'est à Aaron, un ancien esclave, un être pour qui tuer ne pose aucun problème, qu'elle confiera cette besogne. La violence, la mort, s'installent sur la plantation. Tempête et tornade vont tout laver, les Wingard seront ruinés. Clara oubliera sa haine pour partir...vers la liberté, peut-être. Ce roman est paru avant l'élection d'Obama, ce n'est donc pas un roman de circonstance, mais un roman fort sur l'esclavage. On s'attache aux personnages, même madame Wingard est pathétique. Un regret, son titre, sa couverture, peuvent l'assimiler à un roman fantastique.

    Annie Falzini

  • remise des prix Dévoreurs

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    Hier s’est déroulée la remise des prix des Dévoreurs de livres.

     

    Les enfants étaient impatients de découvrir qui étaient les lauréats, et le suspense a été conservé jusqu’au bout.

     

    Le matin les représentants des classes de CM- 6e ont enfin eu les résultats et rencontré le lauréat : Eric Boisset. Habitué des remises de prix (il venait pour la 3e fois), il a été récompensé pour L’œuf du Démon.

    Ils ont également pu poser toutes leurs questions à Claire Mazard.

     

    L’après-midi, les représentants des classes de 5e 4e et 3e ont pu rencontrer Jean-Marie Défossez, récompensé pour Envol pour le paradis (catégorie 3e).

    Etaient également présentes Catherine Missonnier et Muriel Bloch (qui n’avait pas eu l’occasion d’aller dans les classes)

    Florence Cadier (absente) a été récompensée pour Le rêve de Sam, dans la catégorie 5e – 4e.

     

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    Critique pour le prix des Dévoreurs de livres

    Classe de 4ème C du collège Cervantes

     

    Le rêve de Sam

     

    Avec son titre peu accrocheur et peu révélateur, ce livre n’avait pas de quoi gagner notre cœur. Pourtant, l’objet s’est vite imposé : la couverture et son illustration intrigante ainsi que la quatrième de couverture ont vite fait de nous interpeller. En toute honnêteté, la lecture du résumé donne envie de lire ce roman écrit par Florence Cadier.

    Et le contenu ne déçoit pas. L’histoire ne manque pas d’intérêt, surtout pour un jeune adolescent français, à qui l’on n’apprend pas nécessairement, en cours, l’histoire de Martin Luther King. Ce livre est comme un long chapitre d’Histoire, sauf qu’en voyageant avec Sam, le héros, on ne s’ennuie pas. Ce jeune garçon afro-américain ne rêve que d’une chose : l’égalité dans le monde.

    Certes, Sam n’est qu’un personnage de fiction mais des millions de Noirs américains ont vécu la même histoire. Et, ce roman, en nous retraçant les passages de la lutte non violente de Martin Luther King, nous montre à quel point le racisme est cruel et injuste.

    C’est pourquoi, si vous cherchez à vivre de grands moments d’émotions et d’aventures, à mi-chemin entre la réalité et la fiction, nous vous le disons haut et fort : lisez ce livre !

     

     

     

    Critique pour le prix des Dévoreurs de livres

    Classe de 3e Lilas Collège Immaculée Conception

    Professeur : S. Lemonnier

     

    Envol pour le paradis

     

    Jamais nous n’aurions pensé nous identifier un jour à un héros faisant partie des Jeunesses Hitlériennes. C’est pourtant ce qui s’est passé à la lecture d’Envol pour le paradis.

     

    Il faut préciser que rien ne prédispose Arthur, le héros de ce roman passionnant, à devenir lui même nazi… Fils d’un fermier du côté de Stuttgart, bien protégé, -peut être trop- par ses parents, il ignore tout du nazisme. Mais dès le prologue, il a soudain l’impression que le maître de l’Allemagne pose les yeux sur lui et sent que « l’ombre de la peur entre dans son esprit ». Elle ne le quittera plus.

     

    Quand Arthur est intégré de force dans un camp de la JH, le lecteur se rebelle avec lui contre ce système qui l’arrache à tous ceux qu’il aime. Les théories qui font des Aryens la seule race digne de vivre ne sont pour le héros que des âneries. Et c’est naturellement qu’Arthur se lie avec Heinz, ce jeune slave, un peu trop brun, un peu trop clown, un peu trop désobéissant. Le système nazi broiera cette amitié : Heinz, devant le contre exemple des théories racistes quand ses performances dépasseront celles des Aryens, disparaîtra dans l’un des camps où le Reich envoyait ceux qui le dérangeaient.

     

    Comment ne pas s’identifier à un héros fidèle à son amour ? Dora est celle à qui Arthur reste fidèle. Séparés, ils ne s’oublient pas. Si le hasard de la vie, -ou celui de l’écriture-, les fait se croiser à nouveau, leur relation faite de distance, d’absence, et de brèves entrevues lors des fêtes reste magique. Les quelques pâquerettes et trèfles offerts par Dora et l’initiale du prénom de la jeune fille sur un morceau de tôle, fragiles témoignages de leur attachement, seront d’ailleurs les seuls vestiges de cette histoire tragique.

     

    Arthur est d’abord un héros mené par son désir de piloter un avion. Ce rêve universel de voler, désir d’enfance de « chevaucher le vent » perd son innocence quand il est détourné par le Reich. Il conduira Arthur à des sacrifices bien lourds : s’éloigner de ses parents, de Dora, de Heinz, s’imprégner de doctrine nazie, se soumettre aveuglément aux ordres d’Hitler : « Vivre loyalement, combattre avec bravoure et mourir avec le sourire ! ». Car c’est bien à la mort que conduit ce rêve de piloter. Entraîné sommairement à décoller, Arthur sera envoyé comme kamikaze pour faire exploser en plein vol les bombardiers B17 de l’armée américaine. Coincé dans son cockpit, il mourra en découvrant « le paradis », l’océan des nuages vus d’avion. Le lecteur qui a compris le piège depuis longtemps assiste impuissant à la mort acceptable d’un alter ego.

     

    Envol pour le paradis est un livre qui a su nous interpeller. Inspiré de faits réels, il nous a appris à nuancer notre jugement sur ceux qui ont appartenu à ces Jeunesses Hitlériennes de triste mémoire !

     

     

     

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    Jeu: sur chacune de ces photos se trouve un auteur en train de dédicacer, à vous de les retrouver! (Claire Mazard et Eric Boisset)
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  • Dévoreurs

     

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    Voici enfin sur notre blog les résumés de chaque livre participant au prix des Dévoreurs cette année!

    Pour les consulter, regardez dans la colonne de gauche "catégories", puis "Dévoreurs de livres"... ils sont classés par niveaux!

    Nous vous rappelons aussi que vous pouvez trouver chacun de ces livres à la librairie tout au long de l'année!

    Très bonne lecture à tous!

  • résumés CM 2008-2009

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    Niveau CM (4 titres en commun avec les 6ème)

    Dossier la guêpe

    Anne Vantal (Actes Sud - 7€)

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    Julien ne supporte plus sa sœur Pauline depuis quelque temps. Il faut dire qu’elle a bien changé : physiquement, elle a beaucoup grandi et psychologiquement, elle est devenue insolente, elle ne s’intéresse plus qu’à sa petite personne et est particulièrement désagréable avec Julien, tant et si bien que ce dernier l’a surnommée « la guêpe ». Elle est collante et agressive comme l’insecte !

    De plus, elle a des rendez-vous mystérieux qui intriguent Julien. Celui-ci décide de mener l’enquête avec l’aide de son meilleur ami Tim dont le père est policier. Ils vont de découvertes en découvertes : Pauline se rend régulièrement au gymnase (pour faire du sport ?) et fréquente un garçon du lycée voisin (dans quel but ?). Après de nombreuses surprises, Julien et Tim finiront par trouver le fin mot de l’histoire (et nous aussi !). Un petit roman très agréable à lire, mêlant intrigues et relations frères –sœurs, dans lequel les enfants se retrouveront.

    Alexandra Bigot, bibliothécaire

    Mon père a disparu
    Cathy Ribeiro (Actes Sud - 6,50€)
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    Quel désarroi pour ce jeune garçon de ne pas savoir où se trouve son père! Il a beau poser la question à sa mère, elle répond à côté en masquant ses larmes…Alors il décide d'en parler à Jeff un copain plus vieux que lui: les hypothèses pleuvent. "Ton père est parti avec la meilleure copine de ta mère", mais non ce n'est possible. Pas plus d'ailleurs que papa soit archéologue ou agent secret. L'enfant comble l'absence jusqu'à ce que sa mère se décide à dire la vérité: papa est en prison. Avec des mots justes et d'une grande sensibilité, Cathy Ribeiro nous offre un récit sur une réalité peu connue. Le narrateur, un enfant de primaire, offre une fraîcheur dans le texte qui évite complètement le misérabilisme. L'histoire se termine sur l'organisation et le déroulement des visites en prison . On ne sait pas pourquoi le père est incarcéré - "il a fait une bêtise. Une énorme bêtise." - et c'est bien comme cela.

    Delphine Blaise, bibliothécaire

    Un cow boy dans les étoiles
    Claire Mazard (Seuil jeunesse - 8€)
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    Chaque année pour les vacances d’été, Anne retrouve ses cousins, Tristan et Louis. Une tendre complicité les unit, ensemble ils vivent des aventures extraordinaires. Du haut du vieil olivier, le « Regarde venir », ils scrutent le monde. Et c’est au pied du Regarde venir, qu’un jour, en creusant une tombe pour un poussin, ils trouvent un trésor romain, des amphores et surtout un coffre rempli de pièces en parfait état. Ils avisent leurs parents pour les amphores mais gardent secret la découverte du coffre qu’ils cachent en jurant « A la vie à la mort » de n’en dévoiler à personne l’existence. Anne et ses cousins vont grandir et la vie réserve parfois des moments douloureux. Louis perd la vie dans un accident de moto.

    Il  n’y aura plus de vacances à la Fariguette, mais toujours Anne se souviendra et quand des années plus tard Tristan lui téléphone, elle n’hésite pas et part le rejoindre.

    Annie Falzini, libraire

    Pablo de la Courneuve
    Cécile Roumiguière (Seuil jeunesse - 7,50€)
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    "De" peut marquer l’origine.

    Pablo vient de Colombie. Là-bas, la peau sentait le soleil et non pas le beignet inachevé.  Là-bas, on pouvait marcher dans des rues qui embaument l'ananas et la mangue. Là-bas, il a fallu marcher une nuit, dans le silence pour ne pas réveiller les bottes jaunes et s'exiler, sans papiers, la famille au grand complet, d'Abuelita à la petite Rose, jusqu'à un HLM de la Courneuve.

    De peut marquer aussi la cause.

    Pablo est blanc de peur à l'idée de devoir récupérer une poupée chez la Goule, sorcière aux ongles bien sûr longs. Sauf qu'une fois cet exploit accompli, de la cause on passe à l'appartenance.

    La Goule devient la confidente de Pablo. Confident aussi, Georges, percuté à un carrefour, cycliste adjoint au maire et sans doute membre de RESF. Et Marisol qui échangerait bien un sol contre un e, Marie, confidente et hermania prête, d'un coup de crayon pour les yeux, à raturer ses origines. C'est compter sans son frère. Et puis, il y a...

    Pablo de la Courneuve

    Pablo, dès qu'il dispose de quelques minutes, marche loin des tours. Il marche comme il marchait dans son pays. Il n'est pas originaire de la Courneuve ni ne lui appartient. Pourtant dans ce "de"-là se déploie tout le chemin parcouru qui fera qu'un jour il lui sera possible de dire qu'il est Courcolombien. Ce "de "-là vaut largement une particule. Pablo DE la Courneuve.

    Béatrice Added, enseignante

    L'oeuf du démon
    Eric Boisset (Plon jeunesse - 13€)
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    Dans une grossière enveloppe, Zacharie reçoit par la poste un objet en forme d’œuf. Un œuf impossible à ouvrir malgré les efforts conjurés de Zacharie et de son ami Farouk. En regardant attentivement cet œuf, les deux amis découvrent une inscription qui semble être en arabe. Inscription que la grand-mère de Farouk, une vieille dame arabe refuse de traduire, car prononcer la formule magique libérerait un « maridin ». Têtu, Zachari va à la mosquée, muni d’un magnétophone, se faire traduire l’inscription. Et c’est là que les ennuis commencent, car la grand-mère de Farouk n’avait pas tort.

    Un récit bien mené dans la veine du « Grimoire d’Arkandias », Eric Boisset sait mêler aventure, amitié, un rien de magie pour un roman qui séduira de nombreux lecteurs.

    Annie Falzini, libraire                                         

    Mao et moi
    Jiang Hong Chen (Ecole des loisirs - 24,50€)
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    C’est l’histoire d’une enfance particulière ; Chen, le narrateur, y raconte sa vie d’enfant dans une ville de la Chine du Nord, entre les années 1966 et 1976.

     Chen a 6 ans quand il rentre à l’école ; c’est son regard qui nous fait découvrir la vie quotidienne de la famille, installée dans un immeuble triste de cette grande ville. Comment vit cette famille ? De quoi se compose un appartement modeste où parents, enfants et grands-parents cohabitent étroitement ?

    Chen a la chance d’avoir d’adorables grands-parents qui ont de multiples talents. Les jeux qu’il partage avec eux sont simples, et lui apportent beaucoup de bonheur.

    La vie de Chen va changer lorsqu’il entre à l’école. C’est là qu’il va découvrir ce qu’on appellera «  la Révolution Culturelle », mise en place par MAO ZE DONG et ses partisans.

    L’album devient alors, toujours à travers le regard du petit garçon, un témoignage sur les effets de la Révolution culturelle ( Education des petits « gardes rouges », départ déchirant du père -discrètement évoqué- vers un camp de « rééducation », arrestation brutale d’une voisine musicienne et cultivée qui l’avait souvent reçu chez elle…). Le massacre des poules de la grand-mère, effectué par les gardes rouges, semble surréaliste tellement il est arbitraire et douloureux.

    Le ton reste toujours celui d’un témoignage « distancé » ; du moins c’est celui d’un petit garçon qui observe, qui ne juge pas, qui ressent et exprime pudiquement les chagrins provoqués par certains évènements concernant sa famille (gros plans sur les visages d’enfants).

    C’est un magnifique album où les images décrivent un monde très rarement évoqué par le regard d’un enfant. L’émotion est présente, mais discrète. Malgré les difficultés rencontrées par la famille de Chen, c’est la richesse des échanges entre adultes et enfants, avant que la famille ne soit « brisée », qui subsiste longuement en nous.

    On y voit aussi, évoquée avec humour, la naissance du talent de Chen  (il sera désigné comme « responsable du mur de propagande », parce qu’il dessine bien… avec de pauvres outils.)

     La force évocatrice des images, l’accessibilité du texte, font que cet ouvrage peut être lu par des enfants, des adolescents, mais aussi avec intérêt par des adultes. Il est passionnant.

     MC Vulphie

    Noé
    Claire Clément (Bayard jeunesse - 9,90€)
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    Lorsque sa mère meurt dans un accident de voiture, Noé, dix ans, ne connaissant pas son père, part vivre sur la péniche de ses grands-parents, mamina et grand-pa.

    Ne croyez pas que vous vous embarquez dans un roman qui vous fera pleurer car Noé vous entraîne dans sa nouvelle existence à bord du Nan-Ty, navire transportant des marchandises sur des fleuves  et canaux européens.

    Vie rude, vie déroutante où Homère, un canard vivant à bord de la péniche, veille sur lui. Peu à peu Noé devient un vrai marinier grâce à Gran'pa et Freddy, un"voisin" marinier dont il se sent proche...

    Jusqu'au jour où une violente tempête va à nouveau bouleverser la vie de Noé.

     Durant 169 pages, abandonnez votre vie de sédentaire et montez avec Noé sur la péniche du Nan-Ty à vos risques et périls.

     Annie Falzini, libraire

  • Résumés 5ème-4ème 2008-2009

    Niveau 5ème-4ème

     

    Case départ

    Pascal Garnier (Bayard jeunesse- 9,90€)

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    Un jeune garçon a été retrouvé complètement amnésique et transporté dans un hôpital psychiatrique. Il ne se souvenait pas de son nom ; le personnel lui a alors demandé comment il souhaitait s’appeler en attendant de retrouver la mémoire. Il a décidé qu’il s’appellerait Fox. Avec Elvis, un jeune paumé, interné comme lui, qui a une affaire à traiter en ville, il va s ‘échapper une nuit. En attendant Elvis au coin d’une rue, il aperçoit une malle chez un antiquaire qui lui rappelle des bribes de son passé. Plus tard et toujours avec ce même Elvis, ils vont se rendre aux abords d’une vieille maison à vendre qu’il reconnaît parce qu’elle a été la sienne. Ils décident de l’explorer. Les souvenirs vont revenir et par là même de douloureux secrets de famille.
    Un bon roman sur le thème de l’amnésie et des secrets de famille qui montre l’importance pour un individu de connaître son passé pour se forger un avenir. C’est en même temps une entrée dans l’univers psychiatrique.

    Un style assez simple avec plein de dialogues où le suspense est bien ménagé.

     Anne-Marie, bibliothécaire

    Le grand piano noir
    Olivier Silloray (Bayard jeunesse - 10,90€)
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    Caroline travaille sans relâche pour réussir l’examen d’entrée au Conservatoire National Supérieur de Musique. S’exercer au piano est son obsession. Elle doit faire face à la concurrence d’autres élèves prêts à tout pour gagner les premiers prix  mais surtout ses propres doutes.  Malgré son talent et tout son travail, le  jour de l’examen, elle flanche.  Elle se sent alors moins que rien et pense abandonner. Caroline s’en veut de ne pas être à la hauteur des sacrifices réalisés pour elle par ses parents et son petit ami. La chance va lui sourire lorsqu’elle rencontre Jean-Charles, lors d’un stage d’été. Beau, jeune et talentueux pianiste, il va lui redonner courage et lui offrir les moyens d’atteindre son objectif. Un personnage qui contraste avec celui de Caroline par l’attention qu’il porte aux autres et la distance prise par rapport au piano... Il croit en elle et l’encourage à s’accrocher pour révéler la grande pianiste qu’il sent en elle. Le grand piano noir est un roman d’apprentissage : Caroline devra également prendre des décisions pour améliorer son quotidien : déménager de chez ses parents, quitter Kévin, quitter son actuel professeur de piano…

    Les tibulations d'un prince au royaume d'Ashkabad
    Stephane Terranova (Bayard jeunesse - 11,90€)
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    « Au fin fond d’un Orient magique et lointain existait, il y a bien longtemps, un petit royaume, perdu entre des montagnes inaccessibles et un immense désert de sable brûlant ». Dès les premières lignes, le décor est planté. Les tribulations du prince Seyin au royaume d’Ashkabad est un merveilleux conte oriental, mais pas seulement. Seyin, fils unique du sultan, se morfond (comme beaucoup de princes et princesses dans la littérature jeunesse !) dans l’enceinte du palais. Il décide d’en franchir les grilles pour aller explorer le monde. À son doigt, l’anneau des sultans d’Ashkabad, symbole du pouvoir de sa famille, qu’il ne tarde pas à égarer. Bonnes et mauvaises rencontres, bonne et mauvaise fortune attendent dès lors notre jeune héros.Un roman d’aventure au rythme soutenu et drôle à souhait (un cousin de Nasreddine ?). Un premier roman à lire, écrit par un auteur qui « aimerait pouvoir se consacrer à l’écriture, au lieu de travailler dans une multinationale pour arrondir ses fins de mois ». C’est lui qui l’écrit dans sa présentation. Et il termine par « Achetez tous ce livre s’il vous plaît ! » Pour s’évader et « sauver les auteurs jeunesse du libéralisme », tous en librairie !!

    Citrouille

    La petite capuche rouge
    Orianne Charpentier (Gallimard - 7€)
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    Ne vous fiez pas à la couverture. Méthilde est une adolescente déterminée et brillante. Elle refuse de se laisser aller à ses émotions. Et d'ailleurs elle n'a besoin de personne. Pourtant elle propose son aide à deux filles de sa classe pour des révisions de maths .L'après-midi se passe bien, les confidences affluent. Déjà l'heure de rentrer arrive et le temps se gâte. Sur le chemin du retour Méthilde est prise dans une tempête. Elle affronte le danger en compagnie de Djibril rencontré sur la route. La peur ressentie et l'intensité d'un moment pareil, Méthilde comprends l'importance d'échanger avec les autres et libère des paroles jamais exprimées. Des images remontent à sa mémoire, notamment celle de sa mère sur un lit d'hôpital. Pourquoi suis-je comme je suis? Une rencontre change parfois le cours des choses. Entre chronique adolescente et confession, Orianne Charpentier nous emmène loin de tous les sentiers battus et réussit à nous surprendre jusqu'à la dernière page.

    Delphine Blaise, bibliothécaire
    Le rêve de Sam
    Florence Cadier (Gallimard - 8,50€)
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    Ce roman, réalisé à partir de faits historiques, noue une fiction autour de Sam et Josh, 2 enfants noirs des Etats-Unis dans les années 50 et raconte la vie des Noirs à cette époque et leur difficulté de se faire une place dans le monde des Blancs.En 1950, les Noirs ont peu de droits : interdiction de voter, de faire des études à l’Université, de s’asseoir sur certains bancs, de rentrer dans certaines salles de restaurant, de s’asseoir à l’avant des bus… Ils ont même l’obligation de laisser leurs places aux Blancs. Sam et son frère Josh ont vu leurs parents lynchés pour avoir insisté à s’inscrire sur les listes électorales. Les 2 enfants ont été élevés par leur oncle Albert et leur tante Rosa. Ils ont été encouragés à faire des études. Sam, lui, se destine à être juge pour défendre les Noirs et s’engage dans la lutte non-violente aux côtés de Martin Luther King.

    Josh, lui, ne suit pas le même chemin et s’engage aux côtés de Malcolm X.

    Roman poignant, vivant, efficace, dans une écriture simple qui relate les luttes non-violentes avec

    des personnages sensibles.     

     Anne-Marie, bibliothécaire             

                                   

    Les gardiens du secret
    Catherine Missonnier (Rageot - 6,70€)
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    Nous sommes en novembre 1989 et le mur de Berlin vient de tomber. Quatre étudiants scientifiques « hautement spécialisés » fêtent cette ouverture à « l’humanité nouvelle ».Février 1994, dans un chalet de l’état du Maine aux USA, nos quatre étudiants se rendent compte qu’hélas rien n’a changé et que le monde est toujours aussi violent ; ils décident alors d’agir et de mettre en place un projet sur lequel ils travaillent depuis de nombreuses années.

    Nous nous retrouvons quinze ans plus tard en France. Mike, un adolescent, se fait agresser par deux hommes à son domicile et Jonas, un autre adolescent orphelin après avoir été adopté, apprend qu’il est sélectionné pour faire partie de l’équipe de basket qui participera au championnat et que le joueur à redouter le plus sera un certain Mike. Quelle ne sera pas sa surprise quand il va découvrir ce Mike au match : il lui ressemble comme un frère. Ils vont très vite s’apercevoir en devenant amis et en fouillant dans leur passé qu’ils ont vraiment beaucoup de points en commun. Quant à nous, lecteurs, nous suivons, en même temps, les quatre savants du début qui savent tout des faits et gestes de nos deux adolescents ; y-a-t-il un rapport avec leur projet initial ?

    Un roman facile à lire, au suspens bien mené, et qui se finit, comme toute saga, sur une ouverture.

    Monique Saget, enseignante

    Le souffle des marquises
    Muriel Bloch (Naïve - 14€)
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    Lille, 1852 : Eléonore, fille d'un joueur de piston amateur est passionnée de musique et, de plus, a l'oreille très musicale. Son père, lui, ne l'entend pas de cette oreille ; il interdit toute activité musicale à Eléonore. Ce n'est pas un métier de fille. Pourtant, elle continue à jouer, encouragée par sa mère et son frère. Lorsque son père la surprend, il décide de l'envoyer, sur le champ, chez sa sœur à Paris afin qu'elle apprenne un métier plus convenable, celui de blanchisseuse.

    Eléonore, 10 ans, quitte sa famille pour Paris où elle reçoit un accueil chaleureux de sa famille. Elle ne tarde pas à se faire embaucher par l'un des frères Sax dans l'usine de construction des saxophones. Commence alors pour elle une vie passionnante où règnent la musique, l'amour, les combats à travers les évènements de la Commune, de l'Exposition universelle. Elle en sortira adulte. L'amour la conduira à La Nouvelle-Orléans à la recherche de son grand amour où se termine ce premier volume.

    Laissez vous porter par cette écriture  envoûtante.

    Un rythme haletant pour découvrir un destin de femme hors du commun  dans un récit écrit à quatre mains où percent le talent de conteuse de Muriel Bloch et la rigueur documentaire de Marie-Pierre Farkas, journaliste.

    Anne-Marie, bibliothécaire