Niveau CM (4 titres en commun avec les 6ème)
Dossier la guêpe
Anne Vantal (Actes Sud - 7€)
Julien ne supporte plus sa sœur Pauline depuis quelque temps. Il faut dire qu’elle a bien changé : physiquement, elle a beaucoup grandi et psychologiquement, elle est devenue insolente, elle ne s’intéresse plus qu’à sa petite personne et est particulièrement désagréable avec Julien, tant et si bien que ce dernier l’a surnommée « la guêpe ». Elle est collante et agressive comme l’insecte !
De plus, elle a des rendez-vous mystérieux qui intriguent Julien. Celui-ci décide de mener l’enquête avec l’aide de son meilleur ami Tim dont le père est policier. Ils vont de découvertes en découvertes : Pauline se rend régulièrement au gymnase (pour faire du sport ?) et fréquente un garçon du lycée voisin (dans quel but ?). Après de nombreuses surprises, Julien et Tim finiront par trouver le fin mot de l’histoire (et nous aussi !). Un petit roman très agréable à lire, mêlant intrigues et relations frères –sœurs, dans lequel les enfants se retrouveront.
Alexandra Bigot, bibliothécaire
Quel désarroi pour ce jeune garçon de ne pas savoir où se trouve son père! Il a beau poser la question à sa mère, elle répond à côté en masquant ses larmes…Alors il décide d'en parler à Jeff un copain plus vieux que lui: les hypothèses pleuvent. "Ton père est parti avec la meilleure copine de ta mère", mais non ce n'est possible. Pas plus d'ailleurs que papa soit archéologue ou agent secret. L'enfant comble l'absence jusqu'à ce que sa mère se décide à dire la vérité: papa est en prison. Avec des mots justes et d'une grande sensibilité, Cathy Ribeiro nous offre un récit sur une réalité peu connue. Le narrateur, un enfant de primaire, offre une fraîcheur dans le texte qui évite complètement le misérabilisme. L'histoire se termine sur l'organisation et le déroulement des visites en prison . On ne sait pas pourquoi le père est incarcéré - "il a fait une bêtise. Une énorme bêtise." - et c'est bien comme cela.
Delphine Blaise, bibliothécaire
Chaque année pour les vacances d’été, Anne retrouve ses cousins, Tristan et Louis. Une tendre complicité les unit, ensemble ils vivent des aventures extraordinaires. Du haut du vieil olivier, le « Regarde venir », ils scrutent le monde. Et c’est au pied du Regarde venir, qu’un jour, en creusant une tombe pour un poussin, ils trouvent un trésor romain, des amphores et surtout un coffre rempli de pièces en parfait état. Ils avisent leurs parents pour les amphores mais gardent secret la découverte du coffre qu’ils cachent en jurant « A la vie à la mort » de n’en dévoiler à personne l’existence. Anne et ses cousins vont grandir et la vie réserve parfois des moments douloureux. Louis perd la vie dans un accident de moto.
Il n’y aura plus de vacances à la Fariguette, mais toujours Anne se souviendra et quand des années plus tard Tristan lui téléphone, elle n’hésite pas et part le rejoindre.
Annie Falzini, libraire
"De" peut marquer l’origine.
Pablo vient de Colombie. Là-bas, la peau sentait le soleil et non pas le beignet inachevé. Là-bas, on pouvait marcher dans des rues qui embaument l'ananas et la mangue. Là-bas, il a fallu marcher une nuit, dans le silence pour ne pas réveiller les bottes jaunes et s'exiler, sans papiers, la famille au grand complet, d'Abuelita à la petite Rose, jusqu'à un HLM de la Courneuve.
De peut marquer aussi la cause.
Pablo est blanc de peur à l'idée de devoir récupérer une poupée chez la Goule, sorcière aux ongles bien sûr longs. Sauf qu'une fois cet exploit accompli, de la cause on passe à l'appartenance.
La Goule devient la confidente de Pablo. Confident aussi, Georges, percuté à un carrefour, cycliste adjoint au maire et sans doute membre de RESF. Et Marisol qui échangerait bien un sol contre un e, Marie, confidente et hermania prête, d'un coup de crayon pour les yeux, à raturer ses origines. C'est compter sans son frère. Et puis, il y a...
Pablo de la Courneuve
Pablo, dès qu'il dispose de quelques minutes, marche loin des tours. Il marche comme il marchait dans son pays. Il n'est pas originaire de la Courneuve ni ne lui appartient. Pourtant dans ce "de"-là se déploie tout le chemin parcouru qui fera qu'un jour il lui sera possible de dire qu'il est Courcolombien. Ce "de "-là vaut largement une particule. Pablo DE la Courneuve.
Béatrice Added, enseignante
Dans une grossière enveloppe, Zacharie reçoit par la poste un objet en forme d’œuf. Un œuf impossible à ouvrir malgré les efforts conjurés de Zacharie et de son ami Farouk. En regardant attentivement cet œuf, les deux amis découvrent une inscription qui semble être en arabe. Inscription que la grand-mère de Farouk, une vieille dame arabe refuse de traduire, car prononcer la formule magique libérerait un « maridin ». Têtu, Zachari va à la mosquée, muni d’un magnétophone, se faire traduire l’inscription. Et c’est là que les ennuis commencent, car la grand-mère de Farouk n’avait pas tort.
Un récit bien mené dans la veine du « Grimoire d’Arkandias », Eric Boisset sait mêler aventure, amitié, un rien de magie pour un roman qui séduira de nombreux lecteurs.
Annie Falzini, libraire
C’est l’histoire d’une enfance particulière ; Chen, le narrateur, y raconte sa vie d’enfant dans une ville de la Chine du Nord, entre les années 1966 et 1976.
Chen a 6 ans quand il rentre à l’école ; c’est son regard qui nous fait découvrir la vie quotidienne de la famille, installée dans un immeuble triste de cette grande ville. Comment vit cette famille ? De quoi se compose un appartement modeste où parents, enfants et grands-parents cohabitent étroitement ?
Chen a la chance d’avoir d’adorables grands-parents qui ont de multiples talents. Les jeux qu’il partage avec eux sont simples, et lui apportent beaucoup de bonheur.
La vie de Chen va changer lorsqu’il entre à l’école. C’est là qu’il va découvrir ce qu’on appellera « la Révolution Culturelle », mise en place par MAO ZE DONG et ses partisans.
L’album devient alors, toujours à travers le regard du petit garçon, un témoignage sur les effets de la Révolution culturelle ( Education des petits « gardes rouges », départ déchirant du père -discrètement évoqué- vers un camp de « rééducation », arrestation brutale d’une voisine musicienne et cultivée qui l’avait souvent reçu chez elle…). Le massacre des poules de la grand-mère, effectué par les gardes rouges, semble surréaliste tellement il est arbitraire et douloureux.
Le ton reste toujours celui d’un témoignage « distancé » ; du moins c’est celui d’un petit garçon qui observe, qui ne juge pas, qui ressent et exprime pudiquement les chagrins provoqués par certains évènements concernant sa famille (gros plans sur les visages d’enfants).
C’est un magnifique album où les images décrivent un monde très rarement évoqué par le regard d’un enfant. L’émotion est présente, mais discrète. Malgré les difficultés rencontrées par la famille de Chen, c’est la richesse des échanges entre adultes et enfants, avant que la famille ne soit « brisée », qui subsiste longuement en nous.
On y voit aussi, évoquée avec humour, la naissance du talent de Chen (il sera désigné comme « responsable du mur de propagande », parce qu’il dessine bien… avec de pauvres outils.)
La force évocatrice des images, l’accessibilité du texte, font que cet ouvrage peut être lu par des enfants, des adolescents, mais aussi avec intérêt par des adultes. Il est passionnant.
MC Vulphie
Lorsque sa mère meurt dans un accident de voiture, Noé, dix ans, ne connaissant pas son père, part vivre sur la péniche de ses grands-parents, mamina et grand-pa.
Ne croyez pas que vous vous embarquez dans un roman qui vous fera pleurer car Noé vous entraîne dans sa nouvelle existence à bord du Nan-Ty, navire transportant des marchandises sur des fleuves et canaux européens.
Vie rude, vie déroutante où Homère, un canard vivant à bord de la péniche, veille sur lui. Peu à peu Noé devient un vrai marinier grâce à Gran'pa et Freddy, un"voisin" marinier dont il se sent proche...
Jusqu'au jour où une violente tempête va à nouveau bouleverser la vie de Noé.
Durant 169 pages, abandonnez votre vie de sédentaire et montez avec Noé sur la péniche du Nan-Ty à vos risques et périls.
Annie Falzini, libraire
Commentaires
J'ai beaucoup aimé pablo et Noé est pas mal non plus...