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L'opéra volant Carl Norac et Vanessa Hié

Carl Norac et Vanessa Hié

 

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"Montrer la beauté est une façon de résister"

 

Carl Norac et Vanessa Hié étaient à la librairie L'Oiseau Lire, samedi, pour dédicacer leur album, L'Opéra volant, paru aux éditions Rue du Monde. Entretien sur l'art et la liberté.

Comment est née votre collaboration sur cet album ?

Vanessa Hié : J'avais dessiné des portraits d'oiseaux costumés et je les ai montrés à Alain Serres (éditeur de Rue du Monde, ndlr). J'avais envie de travailler avec Carl Norac et Alain Serres m'a parlé de lui. Il lui a montré mes dessins.

Et ces oiseaux vous ont fait penser à une troupe d'artistes...

Carl Norac : Oui, quand j'ai vu ces oiseaux, leurs costumes, j'ai pensé à la liberté. Celle de l'oiseau et celle de l'artiste. Le tour du monde de cette troupe, d'abord mal perçue par les villageois avant d'être acceptée, montre bien l'importance de la culture.

Comment avez-vous reçu le texte de Carl Norac ?

Vanessa Hié : Comme une évidence ! Ces oiseaux costumés ne pouvaient vivre que dans une troupe de théâtre.

Souvent, l'illustrateur dessine à partir d'un texte, dans cet album, c'est l'auteur qui a dû écrire à partir d'images. Est-ce une contrainte ?

Carl Norac : Ces oiseaux m'ont plu, je les ai tout de suite imaginés dans une troupe d'artistes. Comme dans tous mes livres, il y a une part d'éléments autobiographiques. Quand j'étais jeune mes parents avaient une troupe de théâtre ambulant qu'on démontait et remontait. On écrit pour les enfants et pour la part de l'enfant qui est encore en nous. pour moi, l'important est de travailler la narration, la symbolique d'un texte et l'affectif pour faire passer certaines valeurs, pour qu'il y ait un contenu.

Aujourd'hui, à la suite des attentats et du climat qui règne en France, pensez-vous avoir un rôle à jouer vis-à-vis des jeunes ?

Vanessa Hié : On en a beaucoup parlé entre auteurs et illustrateurs. J'ai repensé à mon travail et si je n'ai pas le courage des caricaturistes, je pense que mon rôle est de rendre le monde moins moche.

Carl Norac : Oui, montrer la beauté est une façon de résister. La provocation est un autre moyen.

Vous aimeriez faire un livre pour expliquer aux plus jeunes ce qu'il s'est passé ?

Carl Norac : Il y a dix ans, après les attentats de Madrid, j'ai écrit un livre, Le géant de la grande tour, qui parlait du terrorisme et des attentats du 11 septembre aux États-Unis. C'était une fable où la sagesse des hommes fait taire la violence. J'ai donné beaucoup d'interviews sur ce livre en France et en Belgique mais le livre ne s'est pas du tout vendu. Ce n'est pas facile d'entrer dans une librairie en demandant un livre sur le terrorisme...

Alors comment en parler ?

Il faut faire attention à ne pas faire un parallèle trop facile et mal perçu et surtout ne pas manipuler les enfants. Et depuis quelque temps, il y a des thèmes plus délicats à traiter. Regardez la polémique autour du livre Tous à poils (album sur la nudité dénoncé par l'élu UMP Jean-François Copé, ndlr)... Je pense qu'il ne faut pas se censurer, on peut aborder beaucoup de sujets dans les contes et surtout continuer à faire des livres drôles. Savoir prendre de la distance grâce à l'humour et savoir rire de soi.

Entretien : Béatrice Cherry-Pellat

 

Vous pouvez écouter l'émission concernant

Carl et Vanessa

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Commentaires

  • Belle interview, que je partage sur FaceBook. Merci !

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