La fourmilère
Jenny VALENTINE
L'Ecole des Loisirs, coll. Médium
11€
Sam a 17 ans. Il vient de s’enfuir en emportant le strict minimum direction Londres, la Grande Ville dans laquelle il espère pouvoir disparaître et oublier sa vie d'avant.
Il atterrit dans un quartier malfamé de la Capitale, dans une maison divisée en appartements, au 33 Geogiana Street. Là vivent des locataires hauts en couleurs ; parmi eux, Cherry et sa fille Bohemia.
Bohemia est une petite fille vive et intelligente. Très vite, elle a dû apprendre à se débrouiller seule et à 10 ans, elle est déjà autonome. Cherry, qui l’a eu à 17 ans, a beaucoup de mal à assumer son rôle de mère, d’autant qu’elle souffre de problèmes d’alcool et de drogue.
Dans cette maison, Bohemia et Sam se croise : c’est ainsi que la fillette en mal de repères choisit pour confident le garçon qui refuse de se lier.
Avec La Fourmilière, Jenny VALENTINE offre au lecteur un très beau roman à deux voix, dans lequel on suit alternativement les histoires de Sam et de Bohemia. Par petites touches, elle dévoile leurs vies, et surtout les lie progressivement l’une à l’autre. Sam le garçon solitaire se laisse peu à peu apprivoiser par la petite fille, et plus largement par tous les habitants de la maison. Lui qui cherchait à rompre avec le monde trouve finalement une seconde famille, qui l’aidera à se reconstruire.
Si Bohemia représente indéniablement la pureté et l’innocence propres à l’enfance, on ne tombe cependant jamais dans un manichéisme facile. Les masques tournent, chaque personnage est multiple et c’est ce qui fait l’une des principales forces de ce roman. De même, il aborde des thèmes forts, tels que l’amitié, la famille, la responsabilité ou encore la culpabilité. Mais surtout, La Fourmilière retrace l’histoire d’une Rencontre, dans le sens le plus puissant du terme : une Rencontre de celles qui peuvent changer tout.
Pauline