Le mauvais œil
Sylvaine JAOUI, Casterman, 6.75 €
Thomas, 13 ans, est un adolescent comme tant d’autres : deux très bons copains avec lesquels il « s’éclate » devant l’ordinateur, mais pas des lumières en classe : menacés de redoublement à la fin du 2eme trimestre. Des relations conflictuelles avec son père, éclats de voix, colère, un père qui ne mesure pas ses paroles, et Thomas qui souhaite qu’il disparaisse. Mais quand son vœu est presque exaucé, s’installe le remords, mais aussi le souvenir des bons moments passés avec son père avant la crise. Autour de Thomas et de sa mère, la solidarité s’installe, ses copains et leur famille sont très présents.
L’accompagnement de son père dans sa rééducation les aidera à se retrouver et donnera à Thomas le courage de travailler pour passer en 4eme et ne pas décevoir son père.
Annie, Libraire
Poil au nez !
Cécile CHARTRE, Rouergue, 6.50 €
Cécile Chartre nous avait déjà conquis avec son premier roman Joyeux Ornithorynque ! Cette fois elle renouvelle notre intérêt avec un récit sensible. Le titre est intrigant, Poil au Nez ! Un roman humoristique ?
Angel vit seul avec sa mère, nous sommes le 31 décembre 2009. Son père est mort dix ans plus tôt en lui laissant une boîte. Il lui a indiqué qu’il ne pourrait l’ouvrir que ce jour à minuit. Angel s’y prépare avec une certaine anxiété et les souvenirs ressurgissent. C’est alors qu’une bande de copains arrive inopinément pour préparer un réveillon surprise.
Ce roman traite de la disparition, de l’absence et de la reconstruction de soi. Chaque mot, chaque sensation est touchante et juste. Ce roman n’est cependant pas dénué d’humour et celui-ci arrive comme dans la vie, au moment où l’on s’y attend le moins.
Et pourquoi Poil au Nez ? Emmanuel Carrère avait écrit La Moustache il y a quelques années ; vous découvrirez le lien, car il y en a un…
Gonzague STEENKISTE, Libraire
Dans les griffes du Klan
Stéphane TAMAILLON, Seuil jeunesse, 8.50 €
Un jour, Jessy, jeune noir américain de l’Alabama, où règne le Ku Klux Klan, croise la route de jazzmen et découvre une soif de liberté qu’il ne connaissait pas. A partir de ce jour, il n’’aura plus qu’une idée, braver les interdits dictés par les blancs, mais cela ne sera pas sans conséquences pour ceux qui l’entourent, car le Klan veille.
Ce roman nous plonge dans l’horreur de la ségrégation, sa violence, son atrocité. Et même si il se termine par une note d’espoir, Jessy connaîtra l’arrivée d’un président noir à la tête des Etats-Unis, il ne cache pas ce que la haine a fait vivre aux Noirs d’Amérique du Sud.
Annie, libraire
Miettes de lettres
Anne THOLLIER, Seuil jeunesse, 8.50 €
«Dans ce petit mouchoir, il y a une enveloppe cachetée. Tu ne l’ouvriras que quand tu seras grand, là-bas. »
Mais quand sera-t-il assez grand ?
Fengfeng et ses parents ont quitté leur pays pour s’installer à Paris dans le quartier chinois. Toutes les semaines, il écrit à sa grand-mère restée en Chine pour lui raconter son quotidien, mais il lui cache la vérité : il fait gris et sombre, il n’a pas d’amis, son père travaille dans un restaurant, mais il n’en est que l’homme à tout faire, sa mère coud toute la journée pour rembourser l’argent de leur voyage. Un jour il découvre, glissées dans un cahier, des menaces. Impossible de se confier à ses parents qui s’enferment dans les difficultés de leur quotidien…
Seul Djamel, un élève de sa classe, semble l’écouter et vouloir l’aider à démasquer les coupables….
Fengfeng va rencontrer l’amitié mais aussi la violence, il découvrira la condition des sans-papiers.
À travers le portrait d’un adolescent parachuté dans une culture qu’il ne décode pas, Anne Thiollier nous invite à découvrir les us et coutumes de la communauté chinoise.
Annie libraire
Le Grand Joseph
KOCHKA, Thierry Magnier, 8.50 €
Le grand Joseph, c’est le grand-père de Kochka par la taille bien sûr, mais aussi par l’amour qu’il porte à sa petite fille.
L’enfant de dix ans qu’elle était alors, d’une double culture française et libanaise, évoque sa révolte sourde pour sa condition et son statut de fille, dans un pays où les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes.
Elle grandit au fil des pages entre une grand-mère « Téta souris » au caractère autoritaire bien trempé qui se fait un devoir de lui transmettre ses talents culinaires et un grand-père doux qui égrène les perles d’un chapelet en récitant des poèmes… « parce que les choses s’apaisent au son de la poésie – dit-il. »
Le récit est émaillé de la douceur de cette enfance perdue, que la guerre du Liban viendra brutalement anéantir.
Elle ravive le souvenir d’une complicité où la tendresse transpire avec son grand Geddo Joseph, qui lui donnera le moyen, loin de lui, de grandir avec ses racines libanaises.
Elle rejoindra la France et Paris avec ses parents, et n’aura alors que le désir de s’intégrer, de se fondre et de se perdre en reniant cette part d’orient qu’elle cherchera à dissimuler. Un évènement douloureux va lui permettre de la réveiller et enfin assumer cette identité refoulée, dont elle avait cru devoir se dépouiller.
Le livre se termine par un magnifique texte du poète Khalil Gibran
Dans une écriture subtile, empreinte de pudeur, Kochka nous parle de son enfance avec une fraîcheur tendre et poétique.
Lorsqu’on referme le livre, il flotte encore un moment, un parfum de cumin en suspension….
Patricia Matsakis, librairie Le Bateau Livre (Montauban)
Les Indiens
Franck PREVOST, illustrations Regis LEJONC, L'Edune, 12.50 €
Un texte illustré qui aborde un sujet grave : un règlement de compte en pleine rue qui tourne mal. Le jeune narrateur a assisté à ce fait divers. Il a lui-même échappé aux coups de feu. Le jeune garçon raconte les sentiments confus qui l’habitent, son incompréhension face à la violence et l’injustice du monde. Comment surmonter de telles épreuves ? Il faut du temps pour cicatriser. Ce bref récit inspiré d’une histoire vraie émeut par les sentiments exprimés, les questions soulevées mais aussi les silences posés par les drames de l’existence. Ce livre pose la question : « Comment affronter la violence et la peur ? ».
L’illustration fait partie intégrante de la narration. Ecriture et illustrations de formes diverses (dessins en pleine page, des vignettes de bande dessinée sans paroles ou avec bulles de texte) se relaient pour planter le décor de cette sombre histoire.
Cet album est original par sa construction. Il sonne juste dans l’évocation de sujets universels tels que la tolérance, la violence, le deuil, la solidarité, la parole libératrice.
Christelle Rose, BDP
Ca s’est passé demain
Jacques ASKLOUND, Rageot, 8.50€
Spécialiste en informatique, Maxime reçoit par mail d’étranges fichiers dont il ne parvient pas à identifier la provenance. Il découvre bientôt qu’ils reproduisent la une d’un journal et annoncent des événements qui se réalisent le lendemain !
Quand un mail l’informe d’un crime, il se demande s’il doit y croire…. Et s’il peut modifier l’avenir ?