Niveau 6ème (4 titres en commun avec les CM)
Les pieds dans le plat
Kethevan Davrichewy (Ecole des loisirs - 8,50€)
Lou a la fâcheuse habitude d'écouter aux portes. Elle épie ses parents et en tire des conclusions hâtives : les parents de sa meilleure amie se séparent et le "dernier anniversaire" dont elle entend parler serait donc celui de sa copine auprès de ses père et mère réunis. Il n'est rien de tout cela: il s'agit de l'anniversaire de sa tante gravement malade et hospitalisée. Cette curiosité entraîne Lou dans une suite de quiproquos et risquent de la fâcher définitivement avec sa camarade. L'histoire évoque aussi l'amitié, l'amour et le tourbillon de la vie.
A partir des conséquences d'une faute bénigne, le roman aborde avec délicatesse la complexité des relations humaines.
Delphine Blaise, bibliothécaire
Emma, une lycéenne de 15 ans, se trouve propulsée en l'an 1307 à l'époque de Philippe le Bel. Elle y est plongée dans des aventures avec les Templiers qu'elle doit aider.
Ce récit qui se situe au Moyen Age est plein de péripéties et Emma, une adolescent de notre époque, décrit avec humour la vie de cette époque. Réussira-t-elle à aider Arnaud ?
Sylvie Tombrey, enseignante
Ling, un jeune garçon de 12 ans, qui vit seul avec sa mère et sa cousine dans un pays où règne une terrible dictature, trouve un jour un héron blessé. Encouragé par un vieil homme qui croise son chemin, il décide de ramener le héron dans une héronnière. Mais les hérons nichent dans les marais et sa quête va être difficile. C'est un court roman au format agréable qui traite principalement de la relation entre le héron et l'enfant dans un rythme lent et poétique. On se plonge également dans des caractéristiques asiatiques. De même, la politique est présente.
Anne-Marie, bibliothécaire
Dans une grossière enveloppe, Zacharie reçoit par la poste un objet en forme d’œuf. Un œuf impossible à ouvrir malgré les efforts conjurés de Zacharie et de son ami Farouk. En regardant attentivement cet œuf, les deux amis découvrent une inscription qui semble être en arabe. Inscription que la grand-mère de Farouk, une vieille dame arabe refuse de traduire, car prononcer la formule magique libérerait un « maridin ». Têtu, Zachari va à la mosquée, muni d’un magnétophone, se faire traduire l’inscription. Et c’est là que les ennuis commencent, car la grand-mère de Farouk n’avait pas tort.
Un récit bien mené dans la veine du « Grimoire d’Arkandias », Eric Boisset sait mêler aventure, amitié, un rien de magie pour un roman qui séduira de nombreux lecteurs.
Annie Falzini, libraire
C’est l’histoire d’une enfance particulière ; Chen, le narrateur, y raconte sa vie d’enfant dans une ville de la Chine du Nord, entre les années 1966 et 1976.
Chen a 6 ans quand il rentre à l’école ; c’est son regard qui nous fait découvrir la vie quotidienne de la famille, installée dans un immeuble triste de cette grande ville. Comment vit cette famille ? De quoi se compose un appartement modeste où parents, enfants et grands-parents cohabitent étroitement ?
Chen a la chance d’avoir d’adorables grands- parents, qui ont de multiples talents. Les jeux qu’il partage avec eux sont simples, et lui apportent beaucoup de bonheur.
La vie de Chen va changer lorsqu’il entre à l’école. C’est là qu’il va découvrir ce qu’on appellera « la Révolution Culturelle », mise en place par MAO ZE DONG et ses partisans.
L’album devient alors, toujours à travers le regard du petit garçon, un témoignage sur les effets de la Révolution culturelle ( Education des petits « gardes rouges », départ déchirant du père -discrètement évoqué- vers un camp de « rééducation », arrestation brutale d’une voisine musicienne et cultivée qui l’avait souvent reçu chez elle…). Le massacre des poules de la grand-mère, effectué par les gardes rouges, semble surréaliste tellement il est arbitraire et douloureux.
Le ton reste toujours celui d’un témoignage « distancé » ; du moins c’est celui d’un petit garçon qui observe, qui ne juge pas, qui ressent et exprime pudiquement les chagrins provoqués par certains évènements concernant sa famille (gros plans sur les visages d’enfants).
C’est un magnifique album où les images décrivent un monde très rarement évoqué par le regard d’un enfant. L’émotion est présente, mais discrète. Malgré les difficultés rencontrées par la famille de Chen, c’est la richesse des échanges entre adultes et enfants, avant que la famille ne soit « brisée », qui subsiste longuement en nous.
On y voit aussi, évoquée avec humour, la naissance du talent de Chen (il sera désigné comme « responsable du mur de propagande », parce qu’il dessine bien… avec de pauvres outils.)
La force évocatrice des images, l’accessibilité du texte, font que cet ouvrage peut être lu par des enfants, des adolescents, mais aussi avec intérêt par des adultes. Il est passionnant.
MC Vulphie
Lorsque sa mère meurt dans un accident de voiture, Noé, dix ans, ne connaissant pas son père, part vivre sur la péniche de ses grands-parents, mamina et grand-pa.
Ne croyez pas que vous vous embarquez dans un roman qui vous fera pleurer car Noé vous entraîne dans sa nouvelle existence à bord du Nan-Ty, navire transportant des marchandises sur des fleuves et canaux européens.
Vie rude, vie déroutante où Homère, un canard vivant à bord de la péniche, veille sur lui. Peu à peu Noé devient un vrai marinier grâce à Gran'pa et Freddy, un"voisin" marinier dont il se sent proche...
Jusqu'au jour où une violente tempête va à nouveau bouleverser la vie de Noé.
Durant 169 pages, abandonnez votre vie de sédentaire et montez avec Noé sur la péniche du Nan-Ty à vos risques et périls.
Annie Falzini, libraire
"De" peut marquer l’origine.
Pablo vient de Colombie. Là-bas, la peau sentait le soleil et non pas le beignet inachevé. Là-bas, on pouvait marcher dans des rues qui embaument l'ananas et la mangue. Là-bas, il a fallu marcher une nuit, dans le silence pour ne pas réveiller les bottes jaunes et s'exiler, sans papiers, la famille au grand complet, d'abuelita à la petite Rose, jusqu'à un HLM de la Courneuve.
De peut marquer aussi la cause.
Pablo est blanc de peur à l'idée de devoir récupérer une poupée chez la Goule, sorcière aux ongles bien sûr longs. Sauf qu'une fois cet exploit accompli, de la cause on passe à l'appartenance.
La Goule devient la confidente de Pablo. Confident aussi, Georges, percuté à un carrefour, cycliste adjoint au maire et sans doute membre de RESF. Et Marisol qui échangerait bien un sol contre un e, Marie, confidente et hermania prête, d'un coup de crayon pour les yeux, à raturer ses origines. C'est compter sans son frère. Et puis, il y a...
Pablo de la Courneuve
Pablo, dès qu'il dispose de quelques minutes, marche loin des tours. Il marche comme il marchait dans son pays. Il n'est pas originaire de la Courneuve ni ne lui appartient. Pourtant dans ce "de"-là se déploie tout le chemin parcouru qui fera qu'un jour il lui sera possible de dire qu'il est Courcolombien. Ce "de "-là vaut largement une particule. Pablo DE la Courneuve.
Béatrice Added, enseignante