Envol pour le paradis
Jean-Marie Defossez
Bayard Jeunesse -10,90€
Allemagne 1942, Adolf Hitler règne en maître incontestable. Arthur, un jeune paysan protégé par ses parents, ignore tout du Nazisme… mais un jour il est obligé d’intégrer les jeunesses hitlériennes. Au début, grâce à son ami Heinz, il résiste en faisant juste ce qu’il faut pour ne pas être sanctionné. Mais Heinz, avec sa tignasse charbon est un « sous homme », et un jour il sera emmené. C’est un déchirement pour Arthur et il se promet que jamais il ne deviendra nazi, que jamais il méprisera ceux qui sont différents de lui. Mais l’endoctrinement c’est aussi profiter des faiblesses des hommes et le lieutenant « Pleindegaz », lisant les lettres qu’Arthur envoie à ses parents (et qui jamais ne partent), sait que son rêve est de voler, et sa passion les avions. Il va se servir de cette passion pour qu’Arthur accepte de donner le meilleur de lui-même pour devenir pilote. Peu à peu Arthur en vient à admirer Hitler et à accepter de donner sa vie pour l’Allemagne.
Un roman intéressant car le parcours d’Arthur montre comment l’embrigadement peut changer un être humain et comment tant de jeunes ont accepté le nazisme.
Quand elle sera reine
Rachel Hausfater
Editions Thierry Magnier – 8,50€
Depuis sa tendre enfance Mira se sent différente, sa chevelure, bouclée, noire et rousse, montre que sa mère venait d’ailleurs, mais Mira s’en moque, elle marche tête haute et rêve, rêve d’ailleurs. Seule Mme Katish la comprend, l’encourage et lui fait découvrir la lecture et les livres qui la « font tenir droit et avancer sans trêve », « elle a si faim de savoir, si faim de liberté. » Mais elle a aussi faim de tendresse, d’amour, et c’est Rayal qui lui fera découvrir l’amour et le plaisir. Et puis la guerre arrive, Mira, la « moitié » juive, doit fuir. Elle fuit la horde et cherche, « surtout, les autres elle, qui passent comme des ombres affolées, honteuses, terrées, fondues. »Mais pour la horde des haineux elle fait parti de ce peuple maudit, « à vomir, à bannir, anéantir ». Avec eux elle est emmenée « en direction d’un Est inconnu et lointain ». Enfin elle se sent reconnue, apaisée. Mais, même dans les pires moments, Mira veut vivre, veut aimer, il s’appelle Brodi, et là, malgré l’horreur ils vont vivre une merveilleuse histoire d’amour. Mais un jour le doux est fini, l’espoir s’évanouit. Et pourtant sa rage la fait avancer. « Finalement, Mira, elle sera ».
Rachel Hausfater, après La Danse interdite, d’une écriture hachée, scandée, nous livre un roman sur la recherche d’une identité, sur la rage de vivre. Ce roman est aussi un hymne à l’amour.
Depuis La Danse interdite je lis les romans de Rachel Hausfater , et toujours, le roman terminé, je ressens une petite déception... j’attendais je crois Quand elle sera Reine pour à nouveau être séduite, émue.
Commentaires
Bonjour,
Un petit mot pour saluer l'auteur(e) du commentaire concernant mon texte.
Vous êtes le/ la premiere à voir que ce roman traite, en fait, de l'embrigadement en général et pas seulement du nazisme.
Et qu'il offre dès lors à réfléchir sur la diffusion habile et actuelle de certaines idées (ou idéologies), qui mènent à la négation des droits des autres à exister et à vivre.
Merci !