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Mario Ramos

Mario Ramos n'est plus. Un grand auteur/illustrateur nous a quittés. Nous restent ses livres et le plaisir que ses lecteurs ont eu à l'écouter lors de sa venue à Evreux.

 

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Rencontre avec Mario Ramos

Quand le livre de jeunesse dérange

Invité par la librairie l'Oiseau Lire et par le conseil général dans les murs de l'IUFM d'Evreux, Mario Ramos est venu vendredi soir à la rencontre de ses lecteurs. De son monde à l'envers à son loup plus ridicule que méchant, tour d'horizon des livres de l'auteur/illustrateur belge. S'il vous plaît.

La rencontre aurait dû démarrer à 19 heures. Mais comme le train est arrivé en retard à la gare du Midi de Bruxelles et qu'il a raté sa correspondance à Paris, Mario Ramos est arrivé avec une demi-heure de retard. Un temps d'attente qui a servi de plongée dans le monde de l'auteur/illustrateur. Des loups, des monstres, un roi, des lions, des singes... l'univers est large. Drôle aussi. Et c'est encore plus drôle lorsque Mario Ramos les raconte ses histoires.

L'auteur/illustrateur arrive, il salue son public, s'installe devant ses livres qu'il commentera un à un. D'abord Le monde à l'envers où le personnage central se retrouve à l'envers dans le décor. "L'enfant se sent mal dans le monde qui l'entoure, au fil des pages, il va peu à peu trouver une place et se sentir mieux". Avant même qu'un auditeur demande "c'est pour quel âge ?", Mario Ramos répond, "je n'ai jamais écrit un livre en pensant à l'âge du lecteur. Un enfant de trois ans comprendra différemment l'histoire de celui de 8 ans ou d'un adulte mais tous y trouveront du plaisir". En montrant Quand j'étais petit, "celui-ci, beaucoup d'adultes l'offrent à d'autres adultes parce qu'il renvoie à ce qu'on était enfant et ce qu'on est devenu".

La différence (Roméo et Juliette, Un monde de cochons), la peur (Le petit soldat qui cherchait la guerre, Loup y es-tu ?, La peur du monstre), l'identité (Le loup qui voulait être un mouton), le pouvoir et la responsabilité (Nuno le petit roi, Le roi est occupé, Arrête de faire le singe) sont des thèmes récurrents dans l'œuvre de Mario Ramos. "À travers une fiction, il est possible d'aborder des thèmes difficiles pour les enfants. C'est la distance de la fiction qui apporte cette facilité". Le tout teinté d'humour. Comme dans sa "série" - il n'aime pas employer ce terme - du loup : C'est moi le plus fort, C'est moi le plus beau et Le plus malin (son dernier). Les deux premiers écrits en randonnée (les personnages des contes traditionnels se succèdent) à cinq ans d'intervalle présentent une caricature du loup : il est fier, aime faire peur mais est tellement méchant qu'il en est bête. "Regardez-le avec sa cravate, sa démarche fière et son torse bombé, on dirait un homme politique en campagne électorale ! Je me suis inspiré de ce genre de personnage pour le dessiner d'ailleurs". Le vice-président du conseil général, Gérard Silighini, et sa cravate sont dans l'assemblée.

Si la fin de la rencontre devait être consacrée à une séance de dédicaces, le temps pressant, il faudra revenir le lendemain, à la librairie l'Oiseau Lire. Face à face, Mario Ramos nous consacrera un long moment. Pour reparler de ses livres qu'il crée "tout seul, c'est très personnel la création, ça dépend de ce qu'on a vécu et mes livres font référence à mes souvenirs. C'est plus fort lorsque le texte et les illustrations sont faits par une seule personne". De ses influences : "Tomi Ungerer, Arnold Lobel, Maurice Sendak et Hergé m'ont donné envie de dessiner. Les contes comme le Petit Chaperon rouge et Pinocchio ont influencé mon écriture et les films de Chaplin que j'ai découverts enfant, font partie de mon travail". Et de conclure : "ce qu'il faut pour un livre de jeunesse, c'est qu'il dérange". Alors on veut bien être encore dérangé.

 

Béatrice Cherry-Pellat


 

Commentaires

  • Merci de partager cet extraordinaire moment ! J'ai mis un lien vers cet article depuis mon blog.
    Bises

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