Catfish. Une histoire de combats, de liberté et de courage
Maurice Pommier
Gallimard jeunesse, 20.00€
On est d’abord frappé par la beauté de « l’objet » Un couverture cartonnée, des ombres chinoises en creux, sur un dégradé de couleur corail, un beau papier, une belle mise en page et de superbes aquarelles, sépia ou couleurs, en fonction du récit.
C’est l’histoire de Catfish, le petit « Nèg », que Vieux Georges a trouvé dans la porcherie et que le « Blanc- qui-tape » baptisera Scipio. Peu à peu, Vieux Georges apprivoise Scipio, et ainsi, ils se confient leur histoire. Scipio raconte celle d’un petit esclave noir venu des Antilles sur le bateau chargé de futs de mélasse, et Vieux Georges, celle de la traite des africains.
Heureusement pour Scipio, Vieux Georges est un homme bon. Très vite il se rend compte que Scipio est futé, adroit, mais pas très robuste. Aussi pour la première fois de sa vie, Vieux Georges s’adresse au Blanc-qui-tape pour lui suggérer d’utiliser l’habilité de Scipio. C’est ainsi que Scipio se retrouve dans l’atelier de Jonas, le tonnelier, qui lui apprendra son métier, mais aussi à lire, et, un jour, fera de lui un homme libre : Catfish.
Dans un récit plein d’humanité, Maurice Pommier nous conte un pan affreux de l’histoire, nous montrant par les illustrations l’horreur de l’esclavage.
Et l’on n’est pas étonné que cette histoire de l’esclavage soit un hommage à César Chelor, esclave qui retrouva sa liberté grâce à son métier et dont les rabots frappés de sa marque font la joie des collectionneurs d’outils. On retrouve dans ce récit, l’amour de Maurice Pommier pour les vieux métiers, les vieux outils, que l’on avait déjà dans « l’atelier de pépère »
Catfish a longtemps hanté Maurice Pommier avant de voir le jour, le résultat est à la hauteur de l’attente et touchera les enfants et les adultes.
Tout a déjà été dit, mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer.
Ce sont ces mots de Joann Sfar qui introduisent l’album.
A mettre entre toutes les mains.
Annie FALZINI