La couverture du papa soldat
Gianni Rodari
Illustrations Judith Gueyfier
Rue du monde
14€
En ce temps là, les papas rentraient de la guerre avec pour seul salaire une toux violente et une couverture militaire.
En ce temps là, les papas mouraient de cette toux, ne laissant pour tout héritage qu’une couverture militaire. Gennaro hérite de cette couverture. S’enroulant dedans pour se protéger du froid, il écoute les histoires que raconte sa maman. Mais l’hiver est rude, et sa mère tombe malade. Gennaro est confié à des voisins, des bohémiens. Pour gagner leur vie :
« Ils voyageaient d’une région à l’autre,
Tantôt mendiant,
tantôt vendant les paniers de jonc
qu’ils fabriquaient pendant les haltes
au bord du chemin »
Un des bohémiens, prend Gennaro en affection, il lui explique les mille choses qu’il voit en chemin et, au hasard des panneaux des villes et des villages, il lui apprend à lire.
« Un jour, il réussit à écrire tout seul son nom,
lettre par lettre, sans une faute.
Quels beaux rêves il fit, cette nuit-là,
Enroulé dans la couverture de son papa soldat ! »
En ce temps là, les gitans s’appelaient des bohémiens, ils recueillaient un enfant, se déplaçaient de ville en ville. Mais Gianni Rodari est italien, et c’est en Italie que les bohémiens se déplacent sans problème.
Un album sensible, auquel les illustrations de Judith Gueyfier apportent une poésie tout en douceur.
Rue du monde continue l’édition des textes de Gianni Rodari, et c’est une très bonne chose que les enfants d’aujourd’hui connaissent ce grand auteur plein d’humanité.
Annie Falzini