- Il était une fois un garçon qui vivait de ce côté-ci des montagnes. Il s'appelait Louis.
De l'autre côté des montagnes, un loup menait une vie de luxe incroyable. Son nom à lui, personne ne le connaissait. Le loup était très bon chic, bon genre. (Pour un loup, bien sûr).
Parfois il enfilait son habit...
- Il était une fois un garçon qui vivait de ce côté-ci des montagnes. Il s'appelait Louis.
De l'autre côté des montagnes vivait un loup. Personne ne savait comment il s'appelait. Le loup était très chic (pour un loup, bien sûr).
Parfois il enfilait son habit....
Prenez la peine de relire ces deux petits textes, de les redire à voix haute et dites-moi lequel vous préférez. Pour moi il n'y a aucun doute, le premier nous fait goûter la saveur de la langue, le second énonce simplement les faits, sans saveur, sans « rêve »
Le premier texte est le début du classique et savoureux album de Tony Ross : Le garçon qui criait : « Au loup ». En folio benjamin, c'était une histoire sympathique comme de nombreux titres de cette collection. Les adultes pouvaient les lire à leurs enfants et surtout, pour les lecteurs débutants, la mise en page, les illustrations et les textes « riches » faisaient que nous aimions conseiller les titres de cette collection Folio Benjamin.
Mais la deuxième version, plate, triste et insipide est la version que désormais les enfants auront à leur disposition, avec une nouvelle collection : folio cadet - premières lectures.
Et ce qui me désole c'est que j'ai bien peur que peu à peu il ne nous reste plus que cette nouvelle version : expurgée, triste à mourir.
Les enfants de maintenant n'ont plus droit à la richesse des mots, ceux que l'on aime répéter, ceux qui font rêver... serait-ils plus « sots » que les générations précédente ??? Ou veut-on les rendre plus sots ???????
Je dois reconnaître que tous les textes n'ont pas subit ce terrible sort. La belle lisse poire du prince de motordu est intacte.
Aurait on plus de respect pour Pef que pour les auteurs étrangers ??? Mais en étant honnête, je dois reconnaître que je n'ai pas pu vérifier tous les textes, certains étant manquants.
Annie Falzini
Commentaires
Merci, Annie, pour cette réaction. Moi qui sème des ginkgos bilobas dans mes histoires, je ne peux qu'applaudir des quatre pattes…
C'est un débat qui remonte au XIXe siècle... Sous le XXe, on a très souvent élagué ce que les écrivains du XIXe avaient écrit.
Ce ne sont pas les enfants qui sont de plus en plus bêtes, ce sont les éditeurs ! Bêtes ou frileux, allez savoir...
Aie aie aie... mauvaises surprises aussi avec toutes ces versions abrégées en poche jeunesse (chez le Livre de Poche par exemple).. je me suis laissée berner par une version très réduite du Sans Famille de Malot, avec un écriture tellement épurée qu'on y retrouvait même plus le style de l'auteur... bien sûr l'annonce de l'abrégé était en minuscule sur la quatrième de couverture, bien caché !
C'est dommage..