Hier s’est déroulée la remise des prix des Dévoreurs de livres.
Les enfants étaient impatients de découvrir qui étaient les lauréats, et le suspense a été conservé jusqu’au bout.
Le matin les représentants des classes de CM- 6e ont enfin eu les résultats et rencontré le lauréat : Eric Boisset. Habitué des remises de prix (il venait pour la 3e fois), il a été récompensé pour L’œuf du Démon.
Ils ont également pu poser toutes leurs questions à Claire Mazard.
L’après-midi, les représentants des classes de 5e 4e et 3e ont pu rencontrer Jean-Marie Défossez, récompensé pour Envol pour le paradis (catégorie 3e).
Etaient également présentes Catherine Missonnier et Muriel Bloch (qui n’avait pas eu l’occasion d’aller dans les classes)
Florence Cadier (absente) a été récompensée pour Le rêve de Sam, dans la catégorie 5e – 4e.
Critique pour le prix des Dévoreurs de livres
Classe de 4ème C du collège Cervantes
Le rêve de Sam
Avec son titre peu accrocheur et peu révélateur, ce livre n’avait pas de quoi gagner notre cœur. Pourtant, l’objet s’est vite imposé : la couverture et son illustration intrigante ainsi que la quatrième de couverture ont vite fait de nous interpeller. En toute honnêteté, la lecture du résumé donne envie de lire ce roman écrit par Florence Cadier.
Et le contenu ne déçoit pas. L’histoire ne manque pas d’intérêt, surtout pour un jeune adolescent français, à qui l’on n’apprend pas nécessairement, en cours, l’histoire de Martin Luther King. Ce livre est comme un long chapitre d’Histoire, sauf qu’en voyageant avec Sam, le héros, on ne s’ennuie pas. Ce jeune garçon afro-américain ne rêve que d’une chose : l’égalité dans le monde.
Certes, Sam n’est qu’un personnage de fiction mais des millions de Noirs américains ont vécu la même histoire. Et, ce roman, en nous retraçant les passages de la lutte non violente de Martin Luther King, nous montre à quel point le racisme est cruel et injuste.
C’est pourquoi, si vous cherchez à vivre de grands moments d’émotions et d’aventures, à mi-chemin entre la réalité et la fiction, nous vous le disons haut et fort : lisez ce livre !
Critique pour le prix des Dévoreurs de livres
Classe de 3e Lilas Collège Immaculée Conception
Professeur : S. Lemonnier
Envol pour le paradis
Jamais nous n’aurions pensé nous identifier un jour à un héros faisant partie des Jeunesses Hitlériennes. C’est pourtant ce qui s’est passé à la lecture d’Envol pour le paradis.
Il faut préciser que rien ne prédispose Arthur, le héros de ce roman passionnant, à devenir lui même nazi… Fils d’un fermier du côté de Stuttgart, bien protégé, -peut être trop- par ses parents, il ignore tout du nazisme. Mais dès le prologue, il a soudain l’impression que le maître de l’Allemagne pose les yeux sur lui et sent que « l’ombre de la peur entre dans son esprit ». Elle ne le quittera plus.
Quand Arthur est intégré de force dans un camp de la JH, le lecteur se rebelle avec lui contre ce système qui l’arrache à tous ceux qu’il aime. Les théories qui font des Aryens la seule race digne de vivre ne sont pour le héros que des âneries. Et c’est naturellement qu’Arthur se lie avec Heinz, ce jeune slave, un peu trop brun, un peu trop clown, un peu trop désobéissant. Le système nazi broiera cette amitié : Heinz, devant le contre exemple des théories racistes quand ses performances dépasseront celles des Aryens, disparaîtra dans l’un des camps où le Reich envoyait ceux qui le dérangeaient.
Comment ne pas s’identifier à un héros fidèle à son amour ? Dora est celle à qui Arthur reste fidèle. Séparés, ils ne s’oublient pas. Si le hasard de la vie, -ou celui de l’écriture-, les fait se croiser à nouveau, leur relation faite de distance, d’absence, et de brèves entrevues lors des fêtes reste magique. Les quelques pâquerettes et trèfles offerts par Dora et l’initiale du prénom de la jeune fille sur un morceau de tôle, fragiles témoignages de leur attachement, seront d’ailleurs les seuls vestiges de cette histoire tragique.
Arthur est d’abord un héros mené par son désir de piloter un avion. Ce rêve universel de voler, désir d’enfance de « chevaucher le vent » perd son innocence quand il est détourné par le Reich. Il conduira Arthur à des sacrifices bien lourds : s’éloigner de ses parents, de Dora, de Heinz, s’imprégner de doctrine nazie, se soumettre aveuglément aux ordres d’Hitler : « Vivre loyalement, combattre avec bravoure et mourir avec le sourire ! ». Car c’est bien à la mort que conduit ce rêve de piloter. Entraîné sommairement à décoller, Arthur sera envoyé comme kamikaze pour faire exploser en plein vol les bombardiers B17 de l’armée américaine. Coincé dans son cockpit, il mourra en découvrant « le paradis », l’océan des nuages vus d’avion. Le lecteur qui a compris le piège depuis longtemps assiste impuissant à la mort acceptable d’un alter ego.
Envol pour le paradis est un livre qui a su nous interpeller. Inspiré de faits réels, il nous a appris à nuancer notre jugement sur ceux qui ont appartenu à ces Jeunesses Hitlériennes de triste mémoire !
Jeu: sur chacune de ces photos se trouve un auteur en train de dédicacer, à vous de les retrouver! (Claire Mazard et Eric Boisset)